J’avais globalement un mauvais souvenir de La Zizanie qui s’inscrit dans la tradition des comédies de Claude Zidi réalisées dans les années 70. Après le succès de L’Aile ou la cuisse (assez peu fameux au demeurant mais bénéficiant d’une belle distribution), qui signait le retour à l’écran de Louis de Funès suite à ses gros ennuis de santé, les deux hommes se retrouvaient pour un film à nouveau imaginé par Claude Zidi et produit par Christian Fechner. S’il est également en retrait des anciennes productions mettant en scène la vedette comique, le résultat se révèle finalement sympathique.
Ses soucis de santé l’empêchant désormais de rejouer l’homme aux 100 000 volts, Louis de Funès récite désormais une autre partition, certes moins explosive, mais qui conduit ici à des idées plutôt drôles (la paye des ouvriers, le trou normand, le bal costumé, la partie de billard, etc.). Alors, certes, c’est nettement moins entraînant et créatif que ses anciennes comédies mais le jeu de l’acteur apporte une belle variation au personnage qu’il a créé. Si les gags ne font pas toujours mouche (on est dans du Zidi première période, très populaire mais pas toujours très pertinent), la confrontation entre Louis de Funès et Annie Girardot est évidemment le gros point fort du film. Les thèmes abordés, très ancrés dans leur époque, ne manquent pas non plus d’intérêt avec l’essor de la pensée écologiste s’opposant au pollueur capitaliste.
L’ensemble n’est donc pas aussi mauvais qu’on peut le croire et on passe un moment plutôt agréable à défaut d’être totalement convaincu. Si la confrontation entre les deux stars n’est peut-être pas suffisamment optimisée, le duo fonctionne parfaitement. Il est aussi le témoignage d’un certain cinéma populaire qui n’existe plus. Rien que pour cela, il appelle à une certaine tolérance devant cette petite comédie, pas follement amusante mais totalement distrayante.