Laby Bird capture avec une profonde sensibilité la transition de l’adolescence à l’âge adulte, tout en ironisant avec adresse sur les lieux communs du « teen film » américain.
Le personnage principal, Christine, qui se repabtise elle-même Lady Bird, se trouve à mi-chemin entre les stéréotypes de la « cool kid » et de la « weirdo ». Elle est issue d’un milieu modeste et rêve de quitter Sacramento, alors qu’elle est scolarisée au milieu de camarades bien plus aisés qu'elle, dans une école catholique si stricte qu’elle en devient ridicule (tout comme la fausse rébellion bien rangée de son petit ami Kyle).
Ce qui rend ce film poignant, c’est le thème, pourtant classique, de la difficile relation entre mère et fille, complexifiée ici par les difficultés socio-économiques auxquelles la famille fait face. La maman de Lady Bird, interprétée avec brio par Laurie Metcalf, lutte pour offrir une meilleure vie à sa fille, mais lui témoigne avec beaucoup de difficulté son affection et semble parfois aussi perdue qu'elle.
La représentation des premiers amours, qui n’est pas exempte de clichés, reste touchante par l’intensité des espoirs et rêves de Laby Bird, ainsi que la sensation douce-amère que beaucoup d’expériences semblent lui laisser. Le film examine également la navigation complexe dans l’océan des normes sociales et de genre, si déterminantes à cet âge charnière.
On suit avec mélancolie la sensible et drôle Lady Bird répondre tantôt par la dérision, tantôt par la révolte, à cette confrontation brusque et violente à la réalité (chômage et dépression du père, déceptions amoureuses, sur fond de guerre en Iraq). En revanche, les amis ou flirts de Christine (Danny, Jenna, Kyle, Julie) s’ils sont amusants par moment, manquent cruellement de profondeur.
Finalement, c'est principalement la relation entre Christine et sa mère qui donne sa substance au film, rappelant les films français « La Boum » ou « LOL ». On s'identifie plus d'une fois, et la conclusion du film est particulièrement réussie !