C'est l'hiver et Lady Chatterley se morfond auprès de son mari Sir Clifford, revenu de la Grande Guerre infirme et probablement atteint dans sa virilité. L'épouse noue avec le garde-chasse du domaine, Parkin, entrevu par hasard le dos nu et large -trouble inattendu pour la jeune femme pudique- une relation de voisinage d'abord distante. Suivront, en harmonie avec le printemps puis l'été, un désir hésitant et de brèves étreintes, un apprivoisement mutuel squi se transforme en véritable amour.
On a de l'oeuvre originelle de DH Lawrence l'idée peut-être fausse d'un roman rose ou de gare complaisant et superficiel, avec pour sujet l'adultère; adultère scandaleux entre une épouse de la haute société anglaise et un de ses employés. Préjugé né sans doute de médiocres adaptations cinématographiques telle que celle, érotique, de Juste Jaeckin avec Sylvia Kristel. On note que la réalisatrice Pascale Ferran a gommé le mot "amant" du titre: la cinéaste ne s'intéresse pas aux notions d'adultère et de morale conjugale.
Son film, très simple finalement, est le portrait d'une jeune femme qui nait à la sensualité et à la volupté, voire qui s'émancipe par l'amour. La relation qu'entretient Lady Chatterley avec le garde-chasse semble être une constante découverte de sentiments et de sensations que le mariage avec Clifford n'a apparemment pas permis d'explorer.
Délicat et sensible, ouvertement romantique dans sa représentation de la nature absolument indissociable de l'intrigue amoureuse, le film ne verse pas pour autant dans l'eau de rose ou le glamour. L'amant n'est pas le jeune premier dont peuvent rêver les jeunes filles; tandis que Marina Hands, aussi jolie soit-elle, ne fait pas dans le numéro de charme.
L'actrice rayonne dans les expressions de pudeur de l'héroine (et d'impudeur dans certains moments), de candeur et de bonté. Son personnage et celui de Parkin nous touchent parce qu'ils sont dans la modestie, le silence souvent et la gaucherie parfois, très éloignés des clichés sur la passion et la séduction.