Si l’on fait abstraction des quelques lourdeurs scénaristiques et du cabotinage permanent de certains acteurs, ce premier volet de la saga des Lady Yakuza, réalisé par Kosaku Yamashita, un réalisateur assez anonyme, avec un talent de mise en scène non négligeable, est un ninkyo-eiga qui se laisse regarder avec une certaine délectation.

Reposant sur un tissu narratif et une exploitation mille fois ressassé, ce ninkyo aux accents féminisants, met en avant le personnage d’Oryu, jeune femme qui prend la tête d’un clan yakuza après l’assassinat non élucidé de son père. La ravissante Junko Fuji incarne avec élégance cette figure emblématique du cinéma d’exploitation nippon pour la première fois, la saga comprenant 8 volets. Elle est une héroïne redoutable dans le maniement des armes tranchantes mais en même temps un être sensible et à l’écoute des autres, à mille lieux des personnages de bêtes sauvages incarnant souvent ses pendants masculins dans le genre.

Le charismatique Ken Takakura, héros des grandes saga Abashiri Bangaichi et autres Brutal Tales Of Chivalry, apparaît ici plus en retrait mais s’affiche tout en puissance, ce qui fait que chacune de ses apparitions occultent quasiment tout le reste du casting. A noter un caméo de Tomisaburo Wakayama, le droopy ronin redoudable de la série des Baby Cart dans un rôle tout en cabotinage.

Un spectacle tout à fait respectable et agréable à regarder, comportant quelques scènes de combats au sabre tout en fulgurances violentes, mais qui comporte quelques lourdeurs et se traîne parfois dans des digressions lourdingues et des excès pas toujours appropriés.

Cependant ne boudons pas notre plaisir d’apprécier ce genre de cinéma d’exploitation désormais révolu.

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le 8 janv. 2024

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