Bénéficiant d’un casting de 1er choix pour l’époque avec le jeune Matthew Broderick, ayant gagné ses galons d’acteur à suivre grâce au succès surprise de Wargames, Rutger Hauer ayant magistralement conquis le cinéma américain avec sa prestation dans Blade Runner, sans oublier, Michelle Pfeiffer et son magnifique regard, ayant eu le privilège de jouer dans le célébrissime Scarface de De Palma, il n’a jamais pu rencontré son public jusqu’à présent.
Dès le générique, j’ai été surpris par la bande originale anachronique avec des sonorités des années 80 alors que l’histoire se déroule au XIIIème siècle après JC(!). Cet aspect ne m’aurait pas dérangé plus que cela, si c’était une comédie comme Chevalier ou une parodie du style Sacré Robin des bois. Par la suite, certains morceaux sont plus en adéquation avec le genre abordé. Ouf, on évite de peu le naufrage absolu sur ce point.
Côté scénario, le fait de proposer un conte médiéval fantastique édulcore certaines scènes de violence permettant à des enfants de le visionner (pas trop jeunes non plus !). De plus, cela explique la facilité de certaines scènes comme celle où Philippe Gaston (Matthew Broderick) et Etienne de Navarre (Rutger Hauer) arrivent à échapper à leurs ennemis. Je vous fais grâce de la subtilité donné aux noms de personnages dont certains sont déterminés par leur fonction comme l’évêque d’Avila. Le combat promis tout au long du film n'est pas à la hauteur dans la mesure où l'ennemi assiste à ce qui se passe, sans intervenir (!).
Heureusement, les scènes avec l’aigle sont assez bien réalisées. C’est l’un des atouts majeurs du film. Pour finir, il y a deux, trois scènes apportant une certaine poésie et/ou magie à l’intrigue.
Bien qu’étant sorti la même année, un autre conte médiéval fantasy Legend de Scott a obtenu son statut d’œuvre à découvrir avec les années grâce à son esthétique graphique, sa bande originale et un ennemi beaucoup plus travaillés. On y découvrait également un jeune acteur : Tom Cruise. Ce dernier a beaucoup mieux géré sa carrière à Hollywood que Matthew à partir des années 90. Pourtant en 85, ces deux contes n’ont pas eu de succès au box-office.
Pire encore, les distributeurs ont décidé de sortir à quelques mois d’intervalle : Les Goonies du même cinéaste ayant cartonné auprès du jeune public, occultant totalement l’impact de ce Ladyhawke au niveau cinématographique.
Le sort s’acharne sur le devenir de ce film avec la sortie, toujours en 85, de La Chair et le sang de Verhoeven, un long métrage médiéval, violent où joue également l’acteur blond, Rutger. Ce dernier bénéficie aujourd’hui d’une aura beaucoup plus prestigieuse que cette oeuvre critiquée.
L’ensemble se laisser regarder grâce à la présence de Hauer et Michelle Pfeiffer. Je constate qu’elle apprécie les personnages abordant l’animalité de l’être humain : ici mais, aussi, dans Batman le défi et Wolf.
Au final, il fait figure de vilain petit canard dans la filmographie de Richard Donner, malgré les qualités citées ci-dessus. C'est bien mieux que son autre incursion dans le moyen-âge avec le catastrophique Prisonniers du temps.