- Sois franche avec nous. C'est ton mari qui t'a fait ça ?
- Pourquoi cet homme a voulu me faire du mal ?
- Certaines personnes sont des ordures. Ils sont juste nés comme ça.
Massacre à la réalisation
Laid to Rest réalisé et écrit par Robert Green Hall est un porno gore obscène très graphique. Un slasher extrêmement violent qui concentre tout son potentiel dans des effets gores pratiques redoutables. Des artifices artisanaux où le latex et le silicone font des merveilles sur des maquillages ultra-réalistes. Des conceptions du trucage non-numérique d'une habileté étonnante qui trouvent son origine via des mises à mort percutantes. Des meurtres agressifs atroces d'un réalisme troublant qui ne manquent pas d'inventivité. Passer l'élaboration pratique exceptionnelle, le long-métrage s'avère être une pièce d'horreur médiocre dans laquelle l'on suit une jeune femme amnésique se réveillant à l'intérieur d'un cercueil verrouillé où l'attend un tueur psychopathe. Une histoire démarrant autour d'un suspense qui rapidement s'estompe pour laisser place à une intrigue vide de sens jouant des clichés les plus connus du genre. Une construction scénaristique abandonnée au profit d'un récit qui va tout faire pour faciliter le plus de massacres, et ainsi déployer le plus d'effets pratiques possibles. Un exercice de style pratique monstrueusement crédible. L'intérêt est d'en mettre clairement plein la vue et pour cela faut que ça saigne ! À défaut d'avoir une histoire structurée, le récit avance à vive à allure et on ne s'ennuie pas. Plus gore qu'effrayant, le périple propose beaucoup de moments divertissants avec de nombreux meurtres où sa tranche dans le gras.
Si l'aspect artistique pratique de Laid To Rest déchire le reste de la technicité laisse clairement à désirer. La photographie de Scott Winig est dégueulasse; les décors de Mark Bentley sont vides de créativité; le montage d'Andrew Bentler sent l'amateurisme ; jusqu'à la réalisation de Robert Green qui manque de génie à tous les niveaux. Seule la composition musicale de Deadbox, Blackcowboy, Suicidal Tendencies, parvient (toute proportion gardée) à offrir quelque chose de digne. Pour une production de ce gabarit je suis étonné de trouver dans la distribution des comédiens de l'envergure de Lena Headey et Kevin Gage. Une surprise à vite nuancer tant l'écriture des personnages s'avère catastrophique. Des protagonistes stupides qui ne cessent de prendre des décisions illogiques. Les comédiens font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont. Kevin Gage pour Tucker Smith est correct. Lena Headey pour Cindy Smith offre un passage intéressant. Sean Whalen pour Steven est sympathique. L'oscar revient au rôle féminin principal. Un personnage qui ne se souvient plus de son nom et qui décide de se faire appeler "Princesse Pierre Précieuse" (si un jour j'oublie mon nom je me ferais appeler "Roi Pectoraux Scintillants"), incarnée par une Bobbi Sue Luther, qui aurait mieux fait de prendre des cours de théâtre tant elle joue comme un pied. Chacune des scènes où elle apparaît est surjoué. Un moment donné on finit par rire de sa performance catastrophique. Le tueur au masque de crâne chromé offre une menace persistante, qui essaye dans une lecture typique à la Jason Voorhees ou Michael Myers, de devenir une nouvelle figure emblématique du mal. Une tentative qui loupe le coche bien qu'il reste une menace ''satisfaisante''. Un méchant dont ignore absolument tout, jusqu'à ses motivations. Si ce n'est qu'il prend un malin plaisir à traquer ses victimes sur des kilomètres pour mieux filmer chacun de ses meurtres qu'il perpétue avec deux impressionnants couteaux. Une figure menaçante, qui à défaut de marquer l'esprit du spectateur de son charisme offre des séquences de meurtre incroyable.
CONCLUSION :
Laid to Rest réalisé et écrit par Robert Green Hall est un slasher horrifique ultra violent qui trouve son originalité dans des effets pratiques percutants, à travers des meurtres particulièrement sanglants et barbares. À côté de cela, le film se révèle être un porno gore jouissif extrêmement branlant dans sa technicité qui frôle plus d'une fois l'amateurisme. Ce n'est pas l'écriture du script avec ses trous béants, ni même les personnages extrêmement idiots qui vont venir rehausser le tout.
Reste un exercice de style aux effets pratiques redoutables qu'il faut voir pour les nombreux meurtres ultra-réalistes et rien de plus.
- Bon Dieu. Tout joue contre nous. Qu'est qu'on fait maintenant ?
- Mourir.