Manifestement peu personnel, « Lame de fond » est pour autant un échec un peu sévère dans la carrière de Ridley Scott. J'ai beau ne pas être fasciné par la mer, le voyage ne manque parfois pas de grandeur, même si côté récit, il n'y a pas grand-chose d'original. Alors je sais bien que c'est « d'après une histoire vraie », mais si c'est pour se la couler douce derrière niveau écriture, l'intérêt est limité. Reste que malgré ces conventions pesantes du début à la fin, la maîtrise de Scott derrière la caméra permet de garder le film à un niveau correct, la présence de quelques scènes réussies, d'une belle photographie et d'une tempête fort spectaculaire comptant parmi les vrais points positifs. Dommage toutefois que l'œuvre se conclue sur un procès lourdaud, venant quelque peu affadir l'intensité des événements l'ayant précédé. L'impression globale n'est donc pas mauvaise, à l'image des décors, parfois somptueux, même si cette escapade maritime ne restera pas comme l'un des faits de gloire du réalisateur de « Blade Runner ». Honorable, à défaut d'être indispensable.