Il doit y avoir une loi de physique cachée dans L'amour au présent (traduction d'ailleurs un peu fourbe du titre puisque ce sont trois périodes auxquelles nous assistons, entre la naissance, la vie et la mort, que le titre original résume avec le terme time). Par le montage, ces moments de vie romantique font des va-et-vient, conformément aux lois de physiques quantiques qui autorisent un même atome à être dans plusieurs espaces en même temps. Ici, les deux atomes très crochus sont Tobias, la raison, la méthode, et Almut, le sentiment, l'instinct (Andrew Garfield et Florence Pugh). S'il y a une belle alchimie entre les personnages, on peut regretter faiblesses d'équilibre narratif, qui se répercutent dans la palette d'émotions des scènes et des personnages (et d'Andrew Garfield un peu trop homogène dans ses émotions et dans ses réactions).
Les transformations notables de Florence Pugh distinguent clairement les trois moments du film et font de l'actrice la protagoniste du film devant son mari, qui se plie bon gré mal gré à ses désirs et à ses égoïsmes de femme malade, avec dévouement certes, mais avec peine. L'amour au présent est censé être une ode au profit de la vie, à deux puis à trois, mais le film manque finalement d'émotions pour être réussi. Tout le maquillage du romantique et du mélodrame noient l'essentiel, devenu artificiel, qui aurait pu être un bon film.