"La terre des fils" est plutôt une bonne surprise dans le genre "film post-apocalyptique". Filmé en scope, sans affèteries particulières, au rythme lent qui permet de placer les individus, leurs rapports brutaux, de domination, ou les possibles alliances salvatrices, il est la chronique, du moins dans la première partie, du quotidien. L’histoire rebondit tranquillement et ce sera ce beau personnage de femme aveugle qui sera la passeuse de l’autre côté du miroir. Au début du film, il est mentionné que celui-ci contient des scènes de "maltraitance animale" ; Cela ne manque pas de faire sourire par la suite, tant dans cette quête initiatique du jeune personnage principal, ancien enfant miraculeusement en vie, il est surtout question de maltraitance humaine, et le film ne lésine pas sur la barbarie des survivants : pendaison, encagement, mutilation, mise à mort, meurtre, suicide… Ce qu’il reste de l’humanité détruit, ou se détruit, seuls, le personnage principal et sa compagne de fortune (ou le contraire) vivent des réactions humaines, des sentiments, des gestes d’affection. Bonne chance à eux.