Ah, la France des premières décennies du XXème siècle et les procès. Pas de star pour le personnage principal, mais un premier rôle pour Charles Denner que l'on dote d'une barbe bien taillée et de bonnes manières. Dommage qu'on puisse être si prompt à qualifier la première de bleue et à rapprocher les secondes d'une affectation guindée ; Denner incarne la fascination périmée de la France pour ses plus fieffés malotrus, cherchant cahin-caha à reproduire le fruit propice du meurtre aux feuilles de choux excitées par la guerre.
Mais comme la voix de son interprète qui ne sait pas où donner de la tête (coupée), le film ne sait pas ce qu'il veut être. Tout le monde a bien sa petite moustache, son couvre-chef, et son assortiment d'expressions fânées, mais le genre est plus indistinct encore que la prestation théâtrale ; reconstitution historique, remise au goût du jour, passage de l'histoire (réelle) de Landru à l'amidon du scénario commercial, parodie cherchant l'humour dans ses plus sanglants recoins... Contrairement à cette phrase, tout cela ne rime à rien.
On trouvera son compte dans le tribunal qui sert de conclusion, même si là non plus, on ne sait pas ce qu'est le propos ; la beauté des plaidoiries est là, mais les joutes oratoires préfèrent se réfugier derrière les raccourcis du montage que de faire monter la mayonnaise. Laquelle manque, tout comme ma métaphore de subtilité, à ces salades arrosées d'un mystère trompeur et insatisfaisant.
Quantième Art