Toute l'ironie de la vie est contenue dans le deuxième film américain de Victor Sjöström, original et symboliste, mais auquel on peut préférer d'autres oeuvres du maître : Les proscrits et Le vent, par exemple. Qu'est-ce que la vie ? La mort ? L'amour ? nous questionne l'un des derniers cartons de Larmes de clown. On pourrait ajouter : et le rire alors ? Il est très présent dans le film, sous toutes ses formes : consolateur, vengeur, résilient, tragique, etc. Le monde est un cirque et nous sommes tous des clowns, soumis au jugement des autres et ballottés par la vie, ses trahisons et ses vaines espérances. Certaines scènes du film peuvent être perçues comme tragiques ou comiques, selon la sensibilité du spectateur (celle du lion, en particulier). Il est étonnant de voir une salle partagée entre ces deux extrêmes, influencée malgré tout par l'accompagnement musical. Lon Chaney est assez incroyable dans le rôle principal et vaut à lui seul de jeter un oeil à ce film inclassable.