Macadam cowboys
Réalisé en 1974, par l'anglais John Hough, Dirty Mary Crazy Larry est un film dans la pure veine de la période dite "Nouvel Hollywood" version désillusion. Proposant une course intrépide à travers...
le 15 déc. 2017
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Réalisé en 1974, par l'anglais John Hough, Dirty Mary Crazy Larry est un film dans la pure veine de la période dite "Nouvel Hollywood" version désillusion.
Proposant une course intrépide à travers les routes américaines d'un trio composé d'un couple et du pote, venant de commettre un cambriolage. Larry interprété par Peter Fonda, l'un des acteurs fétiches de cette période contre-culturelle, est à l'image du jeune rebelle, un peu déjanté, pas très au fait des formules de politesse et carrément macho. Il est accompagné par Mary, à qui Susan George prête ses traits, dans un personnage proche de celui du Sugarland Express de Steven Spielberg, la blonde sexy un peu potiche avec un caractère bien trempé. Le mécanicien, pote de Larry, interprété par Adam Roarke clos ce trio de cambrioleurs sympas qui s'engagent dans une course-poursuite palpitante sur les routes poussiéreuses du vieil ouest.
On pense forcément au mètre-étalon incontournable du genre, le génial Vanishing Point de Sarafian, avec ces personnages antisociaux, insouciants et rêveurs qui cherchent à échapper à la main impitoyable de la justice, incarnée ici par un flic à bord d'un hélicoptère à qui Vic Morrow prête ses traits. Moins politique que le film de Sarafian, le film de John Hough n'en pose pas moins certains questionnements existentiels. Le rêve américain, prendre la route pour des lendemains meilleurs, l'essence même du road-movie est ici mis en évidence avec une sorte de détachement touchant à l'insouciance. Et c'est justement d'insouciance et de bras d'honneur qu'est jonchée la route de ce couple chamailleur. La vitesse, la gouaille et les dérapages contrôlés sont les adages d'Harry, un personnage pas vraiment sympathique, macho et individualiste pour qui l'on ressent finalement pas mal d'empathie.
Parfaitement ficelé d'un bout à l'autre, dans le domaine de l'action pure, avec des courses poursuites effrénées extrêmement bien réalisées et un rythme sans temps mort, si ce n'est pour assister aux joutes verbales de ce couple et à la prise de conscience mature du pote interprété par Adam Roarke, seul personnage adulte du trio, Dirty Mary Crazy Larry s'avère être un road-movie de bon niveau qui peut aisément rivaliser avec ses illustres modèles.
Moins politique que Vanishing Point et moins morale que Sugarland Express, il se pose en pendant insouciant et anarchisant sans omettre de poser un regard juste et souvent émouvant sur le rêve américain. Un final brutal et radical viendra clore ce constat aigre-doux du jeu tournant au pugilat. Une excellente série B dans le plus noble sens du terme, à redécouvrir.
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le 15 déc. 2017
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