S’entendant très bien avec le vieux projectionniste de son cinéma favori (Robert Prosky), Danny Madigan (Austin O'Brien) bénéficie souvent de séances privées, au cours desquelles il aime à voir et revoir les Jack Slater, une série de films d’action avec Arnold Schwarzenegger (Arnold Schwarzenegger). Mais voilà qu’un jour, son vieil ami exhume de son coffre un ticket réputé magique. Dubitatif, Danny va pouvoir vérifier le pouvoir du ticket, lorsque celui-ci le fait pénétrer à l’intérieur même du film…
Réalisé par John McTiernan, lui-même habitué à des films d’actions échevelés (Predator, Piège de cristal) qui ne brillent pas forcément par leur finesse et leur profondeur (ce n’est pas ce qu’on leur demande, en même temps), Last action hero nous offre un savoureux pastiche de ce genre de cinéma. Avec Schwarzenegger en mode surhomme (pléonasme !), on est sûr d’avoir notre quota d’explosions et de fusillades en tous genres, et on n’est pas déçu. Le bonus, ici, c’est l’humour avec lequel ils sont filmés, décortiquant chaque élément qui fait ce genre de films par le biais de Danny (blessures dont on guérit en quelques secondes, des femmes toutes ultra-canons, l’inévitable comique de service en la personne du commissaire qui crie tout le temps, etc…), qui tente vainement de persuader Jack Slater qu’il n’est que le héros d’un film.
Malgré quelques manques de finesse ou quelques détours scénaristiques inutiles
(l'apparition de la Mort du Septième Sceau, qui nous permet une savoureuse apparition de Ian McKellen, mais qui n'a aucune utilité dans le film),
on prend son plaisir devant ce pastiche souvent très amusant, voire carrément hilarant (surtout lorsque
Slater débarque à son tour dans le monde réel).
Si l’acteur qui joue Danny est parfois à la limite du supportable avec son air constamment satisfait, Arnold Schwarzenegger compense à peu près avec son « non-jeu » habituel, savamment caricaturé ici. Et malgré un trop grand manque d’émotion à la fin, celle-ci illustre brillamment tout ce qui fait la magie du cinéma, avec en outre une once de poésie qui achève d’emporter le spectateur, conscient qu’on aurait pu faire un chef-d’œuvre avec une telle matière. Si McTiernan n’atteint jamais ce sommet, son film reste un modèle du genre, mariant action et humour avec un brio rare.