Hélas boudé par la critique de l'époque, Last Action Hero n'est pas vraiment le film que John McTiernan voulait montrer. Souhaitant avant tout critiquer amèrement le cinéma d'action américain, le long-métrage devait être plus une parodie d'action que le résultat final, pourtant déjà totalement jouissif. Car Last Action Hero est un bon gros bonbon acidulé, un jouet avec lequel s'amusent autant le Messie du cinéma d'action américain des années 90 qu'un Schwarzenegger stéréotypé au possible, jouant les casse-cous au cinéma mais les petites natures (ou presque) dans la réalité.
Imaginée par les débutants Zak Penn et Adam Leff mais réécrite pour ne pas dire entièrement scénarisée par le génialissime Shane Black (qui d'autre ?) et David Arnott (Ford Fairlane, au thème assez similaire donc), cette histoire d'aventure fantastique en compagnie d'un gamin débrouillard débarqué dans le monde fictif de son héros de pelloche préféré est remplie de clins d'yeux hilarants (le T-1000, Catherine Tramell, Stallone dans son meilleur rôle), de séquences over the top maîtrisées, de répliques cinglantes à tire-larigot et forcément d'un gros coup de pied dans les burnes d'un Hollywood se croyant intouchable.
Autour d'un Schwarzy retrouvant McTiernan six ans après Predator, le jeune Austin O'Brien (le gamin aux lunettes 3D du Cobaye), le fantastique F. Murray Abraham, Frank McRae et sans oublier l'imposant Charles Dance dans la peau de ce tueur sanguinaire dont l'œil de verre change à chacune de ses apparitions, l'un de ses meilleurs rôles. Cocktail d'humour savamment dosé, de scènes d'action aujourd'hui encore exemplaires au sens strict du terme (on parle de McT quand même) et d'explosions fracassantes, Last Action Hero reste une perle, un petit bijou du genre qui avait à l'époque une bien trop grande folie des grandeurs (rarement la promo d'un film n'est allée aussi loin).