Au delà de l'évident parallèle avec la carrière d'Arnold Shwarzeneger (?) – parallèle d'autant plus frappant que le projectionniste s'adresse à Slater en fustigeant les politiciens – et au delà de la parodie amusante de films d'action, John Mc Tiernan parvient avec brio à faire vivre à l'écran un rêve de môme.
Celui de ce gamin insatisfait, en butte à la réalité et qui entrant dans l'adolescence souhaite désespérément que son monde se pare encore un peu de la magie de ses rêves d'enfants.
À travers les pérégrinations de son héros propulsé par la magie d'un billet enchanté transmit par Houdini, on réalise le rêve de tout gosse obnubilé par ses fantasmes de gamin, ses héros et son envie d'échapper à un monde bien trop ordinaire.
Par son personnage de Nick, le projectionniste en fin de carrière, par le biais de ce cinéma délabré, on sent l'envie du réalisateur de faire revivre un cinéma disparu, de faire renaître une forme de magie dans le septième art.
Quel idole, quelle figure mieux que Schwarzy pour incarner Slater alors ?
En ne ménageant pas ses effets comiques, en privilégiant le registre parodique et l'outrance, Mc Tiernan a réussi à raviver une madeleine de Proust chez l'auteur de ces quelques lignes qui n'avait pas vu ce film depuis des années et ne se souvenait que de quelques bribes de scènes entraperçues au détour d'une escapade entre sa chambre et le salon.
Ça, et tous mes rêves de gosses...
Au delà de ces considérations sur le cinéma d'action, au delà de cet hommage gigantesque au travail de projectionniste, de cet imaginaire qu'insuffle le cinéma – imaginaire qui confine au magique et qu'incarne le personnage de Nick par sa relation avec Houdini -, au delà de cette immortalité de la fiction qui survit au réel et transcende l'humain tant que celui-ci y place ses espoirs et rêves, au delà de Charles Dance et sa classe légendaire, laissez moi voir juste ce fantasme d'enfant, cette escapade de deux heures et quelques dans mon imaginaire de môme et mon envie folle de m'évader.
Passez donc à un grand gamin de vingt quatre ans le bonheur qui l'étreint de retourner, encore une fois, dans son monde merveilleux d'enfant rêveur. Monde que je n'ai jamais vraiment quitté...
Texte écrit durant le film – vi, j'ai deux pc – et retranscrit tel quel, avec les fautes (jamais su écrire le nom de Arnold correctement) et balbutiements inhérents à un tel exercice.
Cordialement.