Encore du grand McTiernan après Piège de cristal et Predator, et Schwarzy dans ses grands jours, en pleine époque de gloire où il alignait les succès. Pourtant, ce film fut boudé par le public américain qui lui a reproché son mélange de genres et son côté pas sérieux ; ces gens-là n'ont rien compris, ils ne savent pas ce qu'ils ont perdu avec cette pure dinguerie où Arnold flingue son propre mythe en s'auto-parodiant avec délectation et en égratignant son image de héros invincible. Il est épaulé par de bons acteurs comme le savoureux Anthony Quinn en vieux mafieux, et l'excellent Charles Dance en tueur impitoyable. C'est une sorte de mise en abyme qui joue complètement avec l'image qu'a imposée Schwarzy dans ses films d'action. Sur un rythme effréné, McTiernan propulse sa star au milieu d'un festival d'auto-dérision jubilatoire, constitué d'explosions, de cascades ahurissantes, de scènes invraisemblables, de clins d'oeil cinéphiliques subtils (un pastiche d' Hamlet absolument jouissif), de gags improbables, de parodies, de caméos (Sharon Stone, Tina Turner...), de scènes d'action et de répliques qui tuent qui prennent toute leur aveur dans une VF extra (T'aimes bien les omelettes ? tiens j'te casse les oeufs... Dekker, la prochaine fois, j'l'abime)... Le tout est emballé sur fond de hard rock dans une mise en scène constamment inventive. Un vrai régal.