Gus Van Sant fidèle à lui-même.
L'ambiance est toujours vaguement malsaine, les personnages vagues tout court. A l'exception du héros bien sûr. On enchaîne les plans longs et contemplatifs et on s'immerge bien malgré soi dans cette morbide contemplation de la déchéance d'un homme. Le modèle importe finalement peu et n'est qu'une manière plus subtile d'ancrer le malaise ambiant. En effet, la funeste issue étant connue d'avance, le film se vit sans espoir.
On regrette la modeste importance accordée à la musique, le chant de Michael Pitt aurait asurément mérité une plus grande mise en valeur.
Cependant, comme souvent avec ce réalisateur, la relative médiocrité de l’œuvre d'ensemble permet de façon inexplicable l'élévation d'un acteur au sommet de son art. Michael Pitt porte le film à bout de bras de bout en bout. Toujours juste, jamais parodique. Il parle peu mais transmet énormément. On s'attache à son personnage jusqu'à regretter la fin tragique pourtant inévitable.
Un film bien loin de la perfection à mon sens mais sauvé par un acteur inspiré et parfait dans son rôle.