J'ai lu que beaucoup de gens ont été déçus par la fin de Last Night in Soho notamment par rapport à la mise en place d'Edgar Wright. Je dois vous avouer que pour moi, le dernier film du réalisateur de Shaun of the Dead n'a fait que monter crescendo pendant un peu moins de deux heures et que du coup, vu que je suis d'accord avec la qualité du début, vous devez comprendre que j'ai pris mon pied et pas qu'un peu.
L'intrigue est maligne à souhait, notamment dans le décalage et le désenchantement que vit l'héroïne en partant de sa campagne pour s'installer à Londres afin d'y poursuivre son rêve et en peu de scènes, Wright parvient à rendre son arrivée inquiétante en y plaçant ici ou là un humour noir très british toujours utilisé à bon escient. Puis il y a les fameux "voyages" dans le temps, d'une beauté plastique incroyable, les 60's fantasmées par notre génération sont magnifiques avec une photographie très vintage à tomber (bon, on a l'habitude avec le réalisateur de Baby Driver, mais le film est visuellement magnifique). Bref, moi, toute cette première partie et je prenais déjà mon pied mais Wright, confiant dans son récit, en garde suffisamment sous le coude pour la suite des événements.
Et puis bon, on se croirait presque chez Polanski (planquez vos gamines!!) dans la manière d'aborder la folie de l'héroïne à l'écran mais j'ai vraiment adoré le lien qui crée entre elle et Sandie, la manière dont Edgar Wright le traite et surtout comment il le fait évoluer a été pour moi source de beaucoup d'émotions, j'y ai cru et même si j'ai deviné l'un des twists finaux dès le début
que Madame Collins est Sandie
ne m'a pas empêché d'être à fond dans le film du début à la fin. Et si les autres twists m'auront davantage surpris
bon, je me doutais que Terence Stamp n'était pas Matt Smith vieux, mais je n'avais pas vu venir celui qui voit Sandie être une tueuse en série
et qui permettent de voir certains angles de l'intrigue complètement différemment, une intrigue pleine de faux-semblants et de fausses pistes, mais qui reste toujours cohérente avec elle-même et dont le thème de la violence - psychologique et physique - contre les femmes est traité d'une manière brillante, porté par les performances pleine de nuances de Anya Taylor-Joy et Thomasin McKenzie.
Bref, j'ai adoré Last Night in Soho, un roller-coaster émotionnel qui offre des thématiques passionnantes dans du cinéma de genre que Wright maitrise à la perfection, on est pas loin du chef d'œuvre!!