Si Last Night in Soho est le premier film d'Edgar Wright que je vois (son cinéma m'apparaissant complètement inintéressant), il ne s'affirme pas non-plus comme celui qui pourrait me donner envie de découvrir l'œuvre du cinéaste britannique. Comme un sous-Mulholland Drive, Last Night in Soho n'agace pas tant par son vide il faut le dire : il ne raconte surtout rien de bien fascinant. Le jeu de miroir d'Edgar Wright entre le présent et les sixties marque bien trop sa frontière : il sur-explique tout et surexpose tout (l'utilisation de flash-backs étant comme le graal de l'énervement). L'abondance même d'apparitions engendre une destruction totale du potentiel volume du film. Last Night in Soho finit par perdre tout son mystère, toute son horreur, et inévitablement tout son potentiel charme. Son fameux récit de l'incursion du cauchemar dans le rêve et la nostalgie chavire ainsi à l'eau.
Il est certain qu'Edgar Wright sait jouer de sa caméra, faisant parfois penser en autres, à un De Palma par exemple. Mais le problème, c'est qu'il semble ne savoir faire que ça.