Le cinéma d'Edgar Wright ne m'est absolument pas familier, pour cause Last Night In Soho en était le 1er exemple que j'en voyais (j'ai pu rattraper en salles Baby Driver depuis, sur lequel je suis très perplexe). La très haute réputation du réalisateur ainsi que celle de son nouveau film me faisait espérer de bonnes choses, de découvrir et de potentiellement aimer ce cinéma là.


Techniquement, c'est très fort, il n'y a aucune discussion à avoir sur le sujet. Le jeu de lumières et par conséquent de couleurs y est d'ailleurs assez dingue, à la limite du fascinant.
Il y a une véritable maitrise de la caméra, Edgar Wright il en fait ce qu'il veut avec une certaine facilité déconcertante. La mise en scène est ambitieuse et tout les effets y sont maitrisés, j'en ai même du mal à en parler tant ça foisonne durant tout le métrage.


Niveau casting, je suis guère fan de Thomasin McKenzie, mais Anya Taylor-Joy est ici fantastique, possiblement sa meilleure prestation. Le reste du cast fait vraiment le taff sans me marquer particulièrement. Le cast est le 2nd et dernier pilier, après la technique, qui tiens le film loin de la catastrophe et qui font le succès de ce film.


Avec toute cette positivité, vous aurez facilement tendance à vous demander dans ce cas là d'où sort cette note aussi violente, et c'est là qu'on va parler de cohérence dans sa proposition, d'écriture, d'assumation de son concept. Et pour cela, on va devoir partir dans les balises spoilers, car il ne m'est impossible d'expliquer l'ensemble des griefs que je me dois de formuler ici.


J'ai tendance à être très strict lorsque l'on me pose un concept bien particulier. Ici, il était de base assez clair : après une longue introduction que je trouve très peu passionnante, Eloïse se retrouve dans son rêve devant Sandie, séparé par des miroirs fonctionnant d'une seule face, fille de son âge dans la même ville (Londres) mais dans les années 60. Ce concept je le prenait volontiers, avec ce voyeurisme forcé contrebalancé avec la fascination que Eloïse va pouvoir en tirer avant de découvrir les horreurs du destin brisée de Sandie. Sauf qu'Edgar Wright via le personnage d'Eloïse va littéralement à l'écran casser ce miroir, et montrer ainsi sans le vouloir toute la facticité de son film, qui va trouver son pinacle par les ombres d'hommes (désastreux visuellement qui plus est) que l'on va retrouver en fin film, danse ridicule qui me sort totalement du film.


Reste le plus énervant, la raison principale de cette violente note, il s'agit bien de sa fin et de ses révélations. Déjà que j'étais fort en dehors du film et ne comprenant guère ce qu'il se passe (sérieusement ces fantômes, je ne suis pas prêt de passer outre), on découvre que la vielle qui héberge Eloïse est en réalité Sandie, et qu'elle a commis après son viol un véritable massacre. Et là, le film nous demande de prendre en pitié Sandie, à croire qu'un tel massacre est aussi facilement excusable (aussi horribles sont certains de ces hommes) et qu'on devrait ériger en symbole un tel personnage. Sans compter, comme dit dans un célèbre podcast francophone, que l'excuse du viol pour faire retourner totalement un personnage féminin, je trouve ça très faible, plus que discutable. Le personnage d'Eloïse qui ne remet jamais ça en question, pire encore avec le plan final l'accepte comme si ces révélations n'existaient pas.


Il est déjà rare que je sorte d'une salle de cinéma énervé, mais alors à ce niveau là c'est une première. Et après cela, il faut malheureusement constater que ce film est un succès critique, que tout les retours que je vois passer (et ils sont nombreux) sont quasiment tous positifs, qu'il s'agirait d'un grand film, ce qui me procure non seulement un sentiment de frustration mais surtout un sentiment de colère et de dépit tant je trouve ce film nauséabond.

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le 21 nov. 2021

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Win-Green

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