Je ne saurais dire dans quel état d’écœurement je suis sortie de cette séance, et j'ai mis un an à écrire cette critique car ce film m'a carrément mise en colère.
Ellie vient de la campagne pour aller à Londres dans une école de mode en internat. Rapidement et suite au harcèlement de ses camarades, elle part vivre dans une chambre de bonne où elle se retrouve lors de son sommeil, projetée dans le passé ou elle entrevoit la vie d'une jeune femme au fort caractère, Sandy.
La réalisation d'Edgard Wright est toujours aussi belle de même que son traitement du son , et ma critique ne sera pas formelle même si j'ai trouvé ça trop ampoulé par moments. Non. Là, ce qui ne va vraiment pas c'est :
Un personnage principal débile. L'héroïne n'a aucune motivation expliquant ses actes, elle est antipathique dès le départ, elle se met en danger en permanence, tellement que tu as envie de la secouer comme un prunier. Comment s'identifier au personnage principal quand il agit d'une façon aussi absurde ? Est-il mal écrit ? Est-ce une tentative de rendre le personnage plus humain ? Face à de grandes réussites comme Miles de Baby Driver, qui est touchant et complexe, on se demande comment on en est arrivés à ce niveau. Pour prendre un personnage féminin, même le personnage de Knives de Scott Pilgrim qui se rapproche d'Ellie, elle aussi une oie blanche arrive à changer au cours de l'histoire.
Des personnages secondaires creux. Simple, il n'y en a pas. Ils sont tous caricaturaux ou faisant fonction (les méchantes de l'école qui harcèlent la "bouseuse"), le gentil petit ami, dont la fonction et l'histoire se résument à faire un gentil contrepoint.
La plupart péripéties fades. Je me suis régulièrement ennuyée. Oui. Le déroulement est... je ne sais pas comment dire. Mou. Au bout d'un an, il ne reste que de vagues souvenirs d'une chambre de bonne et d'un costume année 60 quelconque.
Après m'être agacée, la mine triste dans la salle sombre, voilà qu'arrive le clou du spectacle :
Le dénouement à deux balles.
C'est à la fin la victime, Sandy, qui se révèle être la logeuse de l’héroïne et l'opposant final. Oui, oui, dans un monde post #MeeTo. Je veux dire, la jeune fille tombe dans la prostitution car elle est manipulée et c'est elle qui est la méchante du film. Comment à un moment Wright a pu se dire que son message était fin ou percutant ? C'est aussi rétrograde que ma belle mère qui m'explique que "si la jeune fille s'est faite agresser c'est parce que sa jupe était sans doute trop courte comme toutes celles des filles d'aujourd'hui."
Merci Wright. Merci. Sachant que cette fin est portée par la chanson "Last Night in Soho", classique intemporel, mon énervement se réveille à chaque fois comme un Pavlov inversé.
Je déconseille le film sauf peut être pour analyser le traitement de la couleur et des reflets, que j'ai trouvés inventifs. Seul points positifs du visionnage.