"The last seduction" correspond au rôle le plus marquant de la carrière sans éclat de la brune Linda Fiorentino, qui trouve là son double narratif avec cette garce machiavélique, jouant de sa fragilité supposée pour manipuler son entourage masculin. En particulier son mari, petit trafiquant campé par Bill Pullman, et plus encore son nouvel amant plutôt naïf incarné par Peter Berg.
Un personnage féminin fort pour Fiorentino, et des intentions culottées de la part du réalisateur John Dahl, dans le sillage de "Basic instinct", sorti deux ans plus tôt.
Pour le reste, il s'agit d'un film d'arnaque, genre très à la mode dans les années 90 ("Bound", "Suicide Kings", "Dernières heures à Denver"...), qui rappelle aussi le "Blood simple" des frères Coen, sorti dix ans plus tôt, avec lequel "The last seduction" partage un certain nombre de caractéristiques : peu de personnages, des comédiens de seconde zone, une Amérique rurale, des jeux de manipulation...
Ce qui empêche le film de John Dahl de figurer parmi les très bons thrillers, c'est son rythme trop pépère et l'absence de seconds rôles développés, qui auraient permis de rendre cette histoire plus captivante...
Mais "The last seduction" reste une curiosité sympathique, qui bénéficie au passage d'un twist original.