Arrivé sous mes yeux avec une critique dans l'ensemble assez élogieuse, Late Night with the Devil partait plutôt bien. Un contexte de Satanic Panic, un présentateur sur le fil du rasoir par le très bon David Dastmalchian et au passif des deux réals le foutraquement et gorement sympathique 100 Bloody Acres...
Si le film adopte un rythme assez lent dans un premier temps, c'est pour mieux poser le contexte. L'exercice semble ainsi de présenter personnages, enjeux, drama .. et faire monter la sauce jusqu'à un climax annoncé lors de la promo du film. On peut donc excuser qu'une moitié du film, d'une durée très acceptable par ailleurs, prenne son temps, sous promesse d'une explosion finale à la hauteur des attentes.
D'ailleurs, cette partie est plutôt agréable, porté par Dastmalchian en star d'un show en perdition qui aurait mérité une écriture plus subtile et évolutive pour accompagner son personnage dans sa chute. Néanmoins, le microcosme autour de ce Jack Delroy et le cadre unique du plateau télé de la fin des 70 apporte un cachet indéniable (même si les transitions ont été réalisées par IA visiblement ...).
Arrive donc le point de non retour, le nexus du film avec une scène de possession démoniaque en direct à la télévision, avec toutes les questions morales qu'elle soulève.
Hélas, ce passage ô combien attendu, m'a surpris par son aspect frontal, grandiose et très très peu dosé. J'avoue aimer ma possession démoniaque plus pernicieuse, plus indicible... et pas cette démonstration grotesque de grandiloquence. Passée cette désagréable surprise, il faut avouer un certain impact à la scène qui fait immédiatement basculer le film vers une dimension plus brute et ... définitive. Le scénario a la bonne idée d'y inclure un mini twist ainsi qu'une retcon sur le personnage de Delroy qui habille habilement le tout.
Ma foi ... les promesses sur le papier étaient plus qu'alléchantes mais un petit manque de profondeur dans l'histoire et un final impressionnant mais étrangement déconnecter du contexte a rendu ce visionnage certes distrayant, mais pas aussi impactant que prévu.
Le hasard de la pile culturelle sur mon bureau m'a mis dans les mains "La Maison des impies", comics de Brubaker et Phillips sur la Satanic Panic itou, et hautement recommandable par ailleurs.