David Lean adapte quelques années de la vie de T.E. Lawrence, célèbre officier britannique qui, pendant la Première Guerre Mondiale, partit au Proche Orient pour convaincre des tribus de Bédouins de combattre les Turcs. Un personnage devenu une légende, en grande partie grâce à ce film, triomphe critique et public en 1962.
Et ce n'est pas pour rien ! "Lawrence of Arabia" frappe rapidement de par ses qualités esthétiques indéniables, avec des plans incroyables du désert, où se mêlent étendues de sables majestueuses, montagnes imposantes, et figurants par centaines (milliers ?). Les compositions visuelles sublimes s'enchaînent les unes après les autres, dans un montage inspiré (citons la fameuse transition entre l'allumette qui s'éteint et le soleil qui se lève). Le tout soutenu par la musique devenue iconique de Maurice Jarre, dont le célèbre thème principal aventureux et féérique sera repris à foison au cinéma.
Mais "Lawrence of Arabia" n'est heureusement pas qu'une beauté plastique, c'est aussi une aventure politique et épique prenante malgré ses 3h47. Peter O'Toole tient la le rôle de sa carrière, et interprète avec sensibilité et malice cette officier qui ne rentre pas dans le moule de l'armée. Cultivé, insubordonné, passionné, rêveur, il trouvera dans sa mission d'espion et de diplomate une quête pour une Nation qu'il rêve de contribuer à créer. Le film explore avec subtilité ses doutes, ses aspirations, et ses talents. A ses côtés, de nombreux seconds rôles très solides et classieux (Alec Guinness en Prince largué par le conflit mais futé, Anthony Quinn en chef de tribu haut-en-couleurs, Omar Sharif en bras droit charismatique...). "Lawrence of Arabia" n'a donc pas volé sa réputation de classique du cinéma, et d'épopée spectaculaire.