Un véritable dilemne.
D'abord, les points positifs : une bien belle photographie, quelques plans tout à fait superbes, des acteurs inspirés par des personnages qui s'éloignent assez des clichés habituels du genre, variés et attachants. Il est intéressant de noter que le film est marqué d'une ironie très sombre qui va parfois jusqu'au nihilisme...On notera d'ailleurs l'atmosphère générale du film, très réussie. Si l'on s'arrêtait là, Le Neuvième Escadron serait un très bon film de guerre. Cependant, il souffre de quelques petits défauts qui viennent l'empêcher d'atteindre le 8.
On commencera par l'aspect presque caricatural que revêtent certains passages. A trop insister, Bondarchuk tombe dans un ridicule un peu gênant. Ces passages se situent essentiellement dans la première partie du film, lors de la phase d'entraînement. L'instructeur en larmes, assis au milieu des tulipes au soleil couchant ; le côté "homosexuels refoulés" de la joyeuse fratrie, terriblement mal amené ; la séquence de la Vénus, presque gênant tant il est maladroit...dommage !
On relèvera aussi quelques longueurs et le foutoir complet qui règne parfois lors des scènes d'actions.
En bref, Le Neuvième Escadron est un bon petit plat dans lequel on aurait laissé tomber la salière. Oui je sais, c'est une métaphore pourrave, mais elle résume admirablement bien cette production ; le mieux est l'ennemi du bien. Néanmoins, le film de Bondarchuck est agréable et intéressant. Ca vaut le détour.