Au début des années 90, Yves Robert replonge une dernière fois, en compagnie de son complice Jean-Loup Dabadie, dans ce qu’il pouvait faire à merveille dans les années 70. Plutôt que de raconter une véritable histoire totalement structurée, le duo propose un ensemble de saynètes qui sont autant de façon de croquer des moments de vie. Reprenant les codes du récit thématique cher, notamment, à Milan Kundera dans une tradition très moliéresque, le film est autant une galerie de portraits qu’une digression générale autour d’une tare propre à beaucoup de gens, à savoir celle de casser les pompes à leur entourage. L’ensemble s’appuie sur un casting étoilé et des situations plus ou moins réussies s'échinant à retrouvant la petite musique qu'Yves Robert proposait dans ses comédies des années 70.
Le résultat est donc, bien évidemment, inégal mais l’idée est amusante et les acteurs prennent un plaisir communicatif à nous faire partager cette galerie de casse-pieds qu’on a tous croisés au moins une fois dans notre vie. La présence décalée et pince-sans-rire de la voix off de Jean Rochefort et les péripéties qu’il traverse font écho à ses autres rôles chez Yves Robert, même si la réussite est moindre ici. La faute sûrement au principe même du film qui le rend répétitif et maladroit quand les sketches sont ratés (ceux de Brasseur et de Bedos notamment).
On ne rit jamais franchement mais on sourit toujours malicieusement en compagnie des deux personnages principaux devant cette suite de mésaventures tendres et caustiques. Le tout est, en outre, portée par la très sympathique partition musicale de Vladimir Cosma. Ce n’est pas le meilleur film d’Yves Robert mais ce cinéma si particulier qu’on ne sait plus faire depuis les années 2000 fait que l’ensemble se regarde avec plaisir.