Le Barbare et la Geisha par Ninesisters
Une curiosité que ce film revenant sur une période méconnue de l'histoire japonaise, peu après l'ouverture (forcée) du pays par la flotte américaine et la signature (forcée) d'un traité entre les deux nations.
S'il s'appuie sur des faits historiques, une magnifique reconstitution de l'époque, et quelques personnages réels, il ne faut pas non plus tout prendre au pied de la lettre, l'ensemble étant tout de même fort romancé, en particulier la relation entre le personnage principal et une geisha...
Le gros soucis de ce film au demeurant plaisant à regarder, c'est probablement John Wayne. Il incarne ici un diplomate américain qui n'a décidément de diplomate que le nom, et reste tant ancré dans la posture de la figure américaine droite, parfaite, et inébranlable que ses homologues nippons en deviennent par opposition des sauvages superstitieux et potentiellement méchants. Au bout d'un moment, ils finissent même par le considérer comme une sorte de dieux...
Ce n'est peut-être qu'une vue de l'esprit, mais ce film se transformerait presque en une opposition entre de gentils Américains venus apportés les bienfaits du progrès et des barbares (malgré le titre) qui souhaitent rester dans l'obscurantisme. Ce n'est pas forcément tellement éloigné de la réalité, mais John Wayne donne une trop forte image de gentil cowboy pétri de principes et de bonnes intentions pour rendre son personnage crédible, et c'est probablement là le seul vrai défaut du film, aux côtés de ses quelques libertés historiques et de sa vision d'un Japon de carte postale.