Towsend Harris est une figure importante dans les relations entre le Japon et le reste du monde. Premier consul général américain sur l’archipel, il sera celui qui fera s’ouvrir le premier le pays au commerce international avec le Harris Treaty de 1856, c’est-à-dire à une époque où le Japon est encore en autarcie complète et se refuse à accueillir les navires croisant ses cotes…

Dans un registre improbable, John Huston est loin d’être à son meilleur, John Wayne aussi, pourtant, derrière cette histoire largement convenue qui se prend un peu trop au sérieux et mêle maladroitement un humanisme bien-pensant dégoulinant et une leçon de civilisation un peu douteuse il y a un petit charme qui se dégage…

Déjà, notre Japon de carte postale est filmé sur place et avec des autochtones, c’est déjà ça de pris, et en technicolor, ça fait toujours passer un après-midi de douce oisiveté.

Ensuite, il y a tout de même quelque chose de largement comique dans l’arrivée de Grosses épaules et de son Sam Jaffe d’interprète qui viennent déguisés en Lincoln pour installer un consulat contre la population elle-même. Si vous rajoutez à cela des scènes burlesques, comme le combat avec le nain et le géant et de l’humour involontaire (quelques années avant la guerre de sécession, voir le consul expliquer aux sournois bridés que la définition qu’il aurait pu donner de son progrès c’est qu’au moins on ne s’entre-tue pas lorsqu’on n’est pas d’accord m’a fait hurler de rire…), vous avez de quoi passer un moment très honorable.

Enfin, le sujet est tout de même passionnant, même si très superficiellement traité. Un pays de cette importance coupé du reste du monde et qu’on veut forcer à se mélanger à la masse grouillante des nations consuméristes pour des raisons de simplification du commerce maritime, c’est fascinant, dommage que le débat pour ou contre le maintien d’une certaine tradition tourne très vite court devant la vision manichéenne du propos…

Avec tout ça, une geisha se balade pour les beaux yeux du gros barbare, mais ça, vous le saviez sans lire ma critique.

Sinon, pour rassurer un peu Artobal, mon chat était bien sûr avec moi dans le lit, se roulant sous mes aisselles mal lavées. Il ne rate aucune de mes séances de la journée qui tombent toujours pendant sa sieste pour son plus grand plaisir (bon, après, faut savoir que sa sieste, c’est les deux-tiers de sa vie, facile de tomber dedans…). Vu qu’il n’a pas de petits camarades, qu’il tient plus du chapon que du coq ce qui lui donne à peu près autant de potentiel sexuel que John Wayne dans ce film, il est plutôt facile à combler, un film semi-d’aventures des 50’s en couleur, il aime beaucoup, ça le rend joyeux comme un pape et paisible comme un philosophe.
Torpenn
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Top 15 Films sur les Japonais

Créée

le 6 avr. 2013

Critique lue 717 fois

16 j'aime

6 commentaires

Torpenn

Écrit par

Critique lue 717 fois

16
6

D'autres avis sur Le Barbare et la Geisha

Le Barbare et la Geisha
Docteur_Jivago
7

Parfum d'aventure et d'exotisme sur le pays du soleil levant

C'est en 1956 que John Huston se voit confier le projet de retracer de manière romancée la vie du diplomate Townsend Harris, qui devient le premier ambassadeur américain installé au Japon en 1856. Il...

le 26 oct. 2014

17 j'aime

Le Barbare et la Geisha
Torpenn
6

Le barbare et le gai chat

Towsend Harris est une figure importante dans les relations entre le Japon et le reste du monde. Premier consul général américain sur l’archipel, il sera celui qui fera s’ouvrir le premier le pays au...

le 6 avr. 2013

16 j'aime

6

Le Barbare et la Geisha
Heurt
6

Vendre le modernisme.

Suite à des accords signés avec le Japon, un consul américain vient s'installer au Japon, sauf qu'il semble être le seul à le savoir. John Wayne incarne l’arrogance de l’Amérique face aux autres...

le 7 janv. 2020

6 j'aime

Du même critique

Into the Wild
Torpenn
5

Itinéraire d'un enfant gâté

A 22 ans, notre héros, qui a feuilleté deux lignes de Thoreau et trois pages de Jack London, abandonne sans un mot sa famille après son diplôme et va vivre deux années d'errance avant de crever comme...

le 17 nov. 2012

471 j'aime

182

Django Unchained
Torpenn
4

Esclavage de cerveau

Aussi improbable que cela puisse apparaître à mes lecteurs les plus obtus, j’aime bien Tarantino, je trouve qu’il arrive très bien à mettre en scène ses histoires, qu’il épice agréablement ces...

le 22 janv. 2013

395 j'aime

174

Le Parrain
Torpenn
10

Le festival de Caan...

Tout a déjà été dit sur ce film, un des plus grands jamais réalisé. Tout le monde a vanté, un jour son casting impeccable : un Brando ressuscité, un Pacino naissant, bien loin de ses tics...

le 6 janv. 2011

366 j'aime

131