Amusant ce western.
C'est un peu fou. Le scénario rappelle "Moby Dick", "Jaws" et un tas d'autres films avec des bêbêtes pas sympathiques avec un plus : c'est un western. Le début est un peu étrange puisqu'on nous présente un chemin parsemé d'embûches qui n'auront pas trop de conséquences sur la deuxième moitié du film ; ces conflits apparaissent donc un peu gratuits du fait qu'ils ne sont pas bien reliés à l'intrigue principale. Les dialogues sont très drôles, on trouve beaucoup de punchline efficaces ('froid comme le cœur d'une pute'). Par contre, au niveau des noms, on est en plein dans le Z : c'est peut-être dû à la VF mais il est difficile de prendre au sérieux un indien qui se fait appeler Verre de terre je sais plus quoi et puis qui révèle son vrai nom : Crazy Horse... Ceci étant dit, la fin est plutôt étonnante, en fait tout ce qui est lié au vieillard raciste est assez intéressant, je ne m'attendais pas à une telle conclusion.
La mise en scène est très maladroite et rend certaines scènes pourtant bonnes sur le papier, incompréhensibles visuellement. Les attaques du Bison, notamment, sont très mal découpées, tout comme les scènes de rêve ou encore ce passage étrange à la fin où le héros court dans la neige après une attaque (on ne sait pas trop où il court et on ne situe pas bien où il est par rapport aux autres ; l'espace est d'ailleurs assez mal géré tout au long, en témoigne la scène du guet-apens, on ne sait pas trop qui est où?). De toutes ces maladresses, il en ressort l'impression étrange que... tout cela pourrait être un rêve. Un rêve absurde, avec sa part de méta aussi (le rêve dans le rêve). C'est comme ça que je m'explique l'attitude anachronique du héros, les bizarreries visuelles mais aussi la manière dont la machi... le bison se déplace/se balance (on ne peut pas faire plus Z), des comportements vraiment très bizarres des personnages (se parler tout en traduisant pour les sourds : ce passage est à se faire rougir les cuisses). Les acteurs jouent correctement ; tandis que les seconds rôles surjouent comme il se doit, Charles nous balance son regard mystérieux derrière des lunettes teintées : il joue bien et en plus il est sacrément beau gosse dans ce film (mais incapable de conclure avec une dame, un détail assez étonnant car gratuit).
Bref, je me suis bien marré ; y a de bonnes idées, y a des éléments très Z aussi, le tout se mélange assez bien, donnant l'impression d'assister à un rêve.