Incontournable et visqueuse série B des années 80, “Le Blob” de Chuck Russell, visible en DVD, aura enfin l’honneur d’un transfert haute-définition remasterisé pour l’été 2020 - c’est pas trop tôt - chez l’éditeur ESC. Cette petite pelloche datant de 1988 - remake du film “Danger Planétaire” (“The Blob”), sorti en 1958 avec Steve McQueen - a fait la joie des aficionados de longs-métrages horrifiques à l’humour noir omniprésent - on pense bien évidemment à “Re-Animator” de Stuart Gordon, “Evil dead 2” de Sam raimi ou encore “Street Trash” de James Muro entre autres - bref, des films aux scénars complètement azimutés dans lesquels, la comédie, le décalage et le gore se disputent chaque minute. Cette cuvée 88 du Blob, en est elle aussi, un bel exemple. L’arrivée d’une masse gélatineuse de couleur rose - incontrôlable, grandissante et destructrice - via une météorite s’écrasant sur la terre sera le point de départ d’un récit entre science-fiction et horreur. Enrobé dans une patine vintage - ressemblant au cinéma fantastico-paranoïaque des années 50 - Chuck Russell va faire de son Blob, un personnage à part entière. Le spectateur a devant les yeux, un impitoyable tueur informe, rose et gélatineux, ingérant quiconque se trouvant sur son passage, jeunes, vieux, femmes, enfants, personne ne sera épargné - ce qui donne lieu à quelques scènes cultes aux SFX bluffants - la scène de l’évier dans le resto notamment - compte toujours parmis les plus réussies du genre. “Mais quid des personnages ?” Me direz-vous ! Et Bien, Chuck Russell ne les oublie pas, au contraire, les clichés vont pleuvoir. Le film commence d’ailleurs par le sacro saint match de Foot américain, rassemblant toute une communauté derrière ses sportifs - mais les valeurs et les véritables héros de l'American way of life - ne vont pas peser lourd face au Blob. En effet, l’entité gloutonne n’a que faire des carcans de la société. En même temps que le Blob, Chuck Russell en profitera pour égratigner le fanatisme religieux et l’omerta des services gouvernementaux. Mais dans ce chaos, le réalisateur n’oublie pas la petite idylle entre La Pom-Pom girl au grand coeur (Shawnee Smith) et le “Bad Boy” du coin (Kevin Dillon, le frère de Matt), le véritable (anti)héros du long-métrage. Il n’y a plus qu’à espérer que le BLU-RAY redonne tout son éclat à cet iconique méchant du cinéma aussi rose que gluant !