La sainte Trinité de Leone
Trois hommes, Blondin le chasseur de primes -le Bon-, Tuco le bandit -le Truand-, et Sentenza le tueur implacable -la Brute-, se lancent à la recherche d'un trésor caché dans le cimetière de Sad Hill. Ils seront tour à tour alliés et ennemis, alors même que la guerre de Sécession fait rage et dévaste le pays.
Tout a plus ou moins été dit sur cette fresque dont la notoriété a dépassé largement le cadre des simples westerns, ou plutôt celui de leurs cousins européens sales et méchants, à cigares et ponchos, dont il est un jalon absolu et insurpassable, à savoir les westerns dits "spaghettis". Ce n'est pas le troisième volet d'une trilogie, c'est bien plus que cela, c'est un film-somme qui éclipse les deux autres et même tout le genre à lui seul.
Sergio Leone fait feu de tout bois avec son art qu'il maîtrise à la perfection, en virtuose de la caméra appuyé par la puissance des compositions de l'irremplaçable Ennio Morricone et une brochette d'acteurs impeccables, on en oublierait presque qu'il ne dépeint pas uniquement des hors-la-loi monstrueux (Sentenza) ou cocasses (Tuco), des tronches barbues, meurtries, fouettées par la poussière et le soleil et fait -souvent- parler la poudre, mais aussi et surtout montre une Amérique qui se construit en partie sur l'immoralité, la guerre et la mort, omniprésentes. Et tout ça filmé dans un désert ... espagnol.
Le mélange concocté par Leone, qui culmine dans un duel final vertigineux, est tout simplement parfait. On attend toujours le western qui le surpassera.