Jean-Claude Drouot, devenu célèbre au temps de Thierry La Fronde, fait ici son premier film avec toute sa (vraie) petite famille. A 80 balais maintenant, il me surprend en déclarant avoir fêté ses 50 ans de mariage dans la discrétion, avec Claire (restée elle, sa femme légitime) qui l'est aussi dans ce film. Il affirme désormais avoir toujours voulu laisser sa famille en dehors du people : o tempora, o mores. Ce goût du secret avait bien étrangement commencé !
Marie-France Boyer a elle aussi, 80 balais en 2019 ,et fut une de ces étoiles filantes du cinéma, peu avare de ses charmes physiques comme dans ce film : elle figura nue notamment dans "Lui", le magazine de l'homme moderne : journal de charme de cette époque des sixties, et de libération des moeurs.... Comme tant d'autres jolies femmes à l'époque du star-system...C'était souvent par obligation professionnelle de carrière, plus que par volonté d'apparaître nues partout... Marie-France n'était pourtant pas dénuée de charme, mais pas la seule non plus...
Elle est rapidement devenue la femme d'un réalisateur TV, puis d'un autre conjoint... auquel elle s'est probablement entièrement consacrée...
Quant à Agnès Varda (90 ans) je me demande comment elle considère son film aujourd'hui, et je suis sidéré de la notoriété qui l'a toujours entourée : ici, on dirait qu'elle s'essaie au cinéma nouvelle vague à la façon Truffaut, Malle ou autres intellos amateurs de changements... Avec des dictions maniérées et susurré comme on le faisait à l'époque dans le cinéma avant-gardiste des années soixante et avec une histoire qui n'en finit plus de finir. Dans ce pseudo-bonheur, on résume le synopsis en quelques mots ! Contrairement au bonheur, au vrai.
Mais son scénario est fade, pessimiste, étrange et sans ambition : c'est mou et ça se traîne ! On nous montre des photos à la David Hamilton, toutes en pastel et Varda s'essaie à l'érotisme amoureux : les deux jeunes comédiennes exhibent furtivement un sein mais la réalisatrice craint la censure :ça se sent et on est loin de la franchise des images comme Bardot elle entièrement dévoilée nue dans" le Mépris" de la même époque. Quand à appeler le bonheur cette histoire d'adultère immorale qui finit mal ou bien, c'est selon,, ça me fait doucement sourire. Au cadrage, il y a Claude Zidi, et de ce côté ce n'est pas trop mal !
Si cette aventure avait été une BD, ça m'aurait rappelé Bécassine, mais en plus banal !
J'aime mieux voir Jean-Claude Drouot en médecin-légiste du Capitaine Marleau (2018), bien que, à son âge, ce ne soit pas très crédible... Il était quand même beau gosse à l'époque de ce film !
Ce film a la patine, mais aussi et hélas l'usure du temps à tous points de vues !
TV5 Monde le 07.01.2019

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le 8 janv. 2019

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