Quand derrière l'extrême simplicité se cache un message cruel et violent.
François est un homme heureux en ménage et un jeune père comblé.
Il aime son épouse qui l'aime en retour.
C'est un menuisier insouciant qui profite de ses dimanche de repos pour aller faire la sieste dans les bras de son amour, dans les champs, au mileiu des fleurs, abrités par les arbres généreux.
Cette image du bonheur véhiculée par la réalisatrice Agnès Varda, fait référence à un célèbre tableau impressionniste de Renoir. Elle "peint" la nature comme un cadre propice à l'épanouissement de cette notion fugace qu'est la bonheur. Le travail sur les couleurs laisse voir une succéssion de tableaux séquences mis en scènes, composées par l'artiste plasticienne qu'elle est déjà.
Cette famille (à la ville comme à la scène) a tout du modèle de la famille heureuse.
En effet, Jean-Claude Drouot, entouré de son épouse et de leurs deux enfants vit un bonheur simple.
Ce choix de faire incarner la famille par les proches de l'acteur donne à cette fable un sentiment de réalité à la fois troublant et tragique.
François n'a pas conscience de l'Autre.
Quand il rencontre Emilie, une jolie postière, il ne rélféchit pas et se laisse séduire par son sourire.
Il ne pense pas à mal, il ne pense pas à Thérèse ni à son amour pour elle.
il lui parle d'Emilie comme on parle de sa voiture. Le temps passé avec elle lui apporte simplement une autre source de bonheur qui pour lui s'aditionne.
Il ne se rend pas compte qu'il trahit la relation construtie avec Thérèse. Il oublie...
Thèrése se sent abandonnée, elle perd confiance en elle, en son homme et en l'Amour. Elle se laisse mourir.
On comprend qu'elle se suicide pour rendre son homme libre de vivre son nouvel amour en harmonie.
ce n'est pas l'infidélité de François qui tue thérèse. C'est son manque de considération pour une relation partagée. L'oubli des sentiments d'une personne qui comptait à ses yeux mais qui a été remplacée (à tous les niveaux) par une autre.
Cette ciné/peintre hors paire, se garde bien de toute morale.
Quand François perd thérèse, Emilie la remplace le plus naturellement du monde. Chagrin de très courte durée qui montre à quel point un être humain ne compte pas en tant que tel aux yeux d'un autre. C'est son rôle dans sa vie, la place qu'il occupe pour lui. Quand Emile prend le rôle d'épouse auprès de lui et devient la mère des enfants de Thérèse, François ne ressent aucune culpabilité puisqu'il ne ressent aucun manque. Les rôles indispensables à sa survie quotidienne sont remplis. Peu importe par qui, finalement...
Tout rentre dans l'ordre.
La nature a repris ses droits
Tout le monde est heureux.
Thèrése a cédé la place.
L'apparence du bonheur est aussi le bonheur...


Ce métrage de transition, récompensé à Berlin a éé écrit en moins d'une semaine. Ses défauts sont visibles au niveau de la structure même de l'oeuvre, trop rigide et segmentée. Là se trouve le côté "mathématicien" de la scénariste. Son personnage veut "additionner" le bonheur sans tenir compte des facteurs humains, il se trouve avec une soustraction imposée. Les dialogues sont parfois mièvres mais nous ne sommes pas dans une oeuvre réaliste ou naturaliste qui mêle étroitement l'amour et la mort.

Rawi
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le 13 sept. 2014

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