Daniel Cohen est un habitué des comédies un peu boiteuses. On se souvient par exemple de ces deux derniers films (« Les Deux Mondes » et « Comme un chef ») qui, loin d’être des navets, n’avaient finalement pas grand-chose à proposer. Qu’en est-il de sa nouvelle œuvre ? Ce n’est malheureusement pas bien mieux.
Inspiré par la maestria de la pièce (puis du film) d’Alexandre de La Patellière et de Matthieu Delaporte « Le Prénom », Daniel Cohen a plusieurs fois tenté de monter une pièce de théâtre similaire intitulée « L’île flottante ». Finalement, il a décidé de transformer sa pièce en long-métrage de cinéma. Mais vu le résultat, il aurait peut-être mieux fait de tester un peu son scénario et ses dialogues au théâtre, avant de les porter sur grand écran …
En effet, son film commence comme la plupart des comédies françaises récentes, centrées sur les névroses des bourgeois parisiens. Ici, le spectateur est invité à suivre les pérégrinations et errances de deux couple d’amis qui ont visiblement beaucoup de temps et d’argent à perdre … La première heure du film est ainsi particulièrement monotone. Heureusement que les prestations, plutôt réussies, de Vincent Cassel et François Damiens parviennent à faire passer la pilule. Malheureusement pour les actrices, les deux personnages féminins sont assez insupportables. Celui de Florence Foresti est tellement caricatural qu’il en devient agaçant, tandis que celui de Bérénice Bejo est fatiguant de niaiserie.
Mais pour être tout à fait honnête, malgré tous ces défauts, le film est sauvé in extremis par une dernière demi-heure bien mieux maîtrisée. Certains enjeux et thèmes intéressants comme l’évolution des relations amicales face au succès et à la jalousie sont développés. Le spectateur aura même le droit à une ou deux scènes enfin chargées en émotions. En bref, « Le bonheur des uns » est une nouvelle comédie boiteuse pour Daniel Cohen, qui ne doit son salut qu’à l’implication de Cassel et Damiens et à un dernier acte un peu moins pataud que les deux premiers.