Long comme un jour sans pain
Une histoire charmante dans un petit village de Provence, 232 habitants, le fils du boulanger fait un enfant à la fille de l'épicière italienne avant de partir au service et neuf mois plus tard, dans ce petit monde qui s'ennuie, ça frise la guerre civile...
Fernandel décide de faire la grève du pain, mais de façon plus mesurée que Raimu, il ne vise que la partie du village qui prend position contre lui, mais ça suffit largement à foutre le bordel, vous imaginez une vie sans pain, vous ? Je veux dire sans vrai pain, pas de ces trucs tous mous en tranche qu'on vend en paquet dans les pays barbares, non, du bon pain de chez nous, de ce truc vital qui se consomme aux cinq repas quotidien avec un égal bonheur et qui reste avec le vin la seule marque vraiment définitive des civilisations respectables...
Donc, Fernandel, vieux bougon refusant de reconnaitre un éventuel petit-bambin utilise son gagne-pain pour le retirer de la bouche de les autres histoire de leur en faire passer le goût, c'est vous dire si Varlogue est dans le pétrin et s'il peut accepter sans heurts de se laisser mener à la baguette de la sorte...
C'est parfaitement une histoire pour moi, j'affectionne ces histoires de pécores dans des petites zones semi-autonomes, je suis friand de ces querelles de clocher, des figures qui font la vie du coin, le maire, le curé, le garde-champêtre, le facteur... tous ces braves gens m'émeuvent autour du billard le soir à une époque où le moindre patelin ne pouvait survivre sans son mastroquet et je suis toujours d'humeur généreuse devant ces disputes ineptes et gentillettes.
Mais là, allez savoir pourquoi, entre les couleurs ignobles de la colorisation dégénérée et un rythme comique très faiblard, j'ai trouvé ça un peu longuet, les 107 minutes se font cruellement sentir et les gags à base d'Italien qui parle avec les mains ou de bègue contagieux sont franchement laborieux... Heureusement, le décor est assez mignon ça fait passer le temps...