Et arrêtez tout de suite. Ce film est parfait en noir et blanc. L'agressivité de ces lignes omniprésentes ne saurait se voir atténuer de l'apparition de couleurs. N'essayez pas non plus de l'imaginer en meilleure qualité visuelle. Les caméras de l'époque créent un effet d'étrange et de sordide spectaculairement approprié aux décors.
En 1920, le cinéma d'horreur n'avait pas à rougir de ce qu'il était, comme le prouva Robert Wiene avec son film expressioniste dément. Les acteurs vont et viennent tels des fantômes dans ce délire névrotique. Perspectives troublantes, décors effrayants, maquillages anguleux, regards hagards perdus dans le noir... Impossible de ne pas frissonner devant ce chef d'oeuvre à la réputation non usurpée.
On peut également noter l'une des premières apparitions d'un twist final depuis vu, revu et usé jusqu'à la moelle. Mais, plaçons-nous un instant à la place d'un spectateur de l'époque, et soyons agréablement effrayés de ce retournement de situation, sans doute inattendu pour l'époque.
C'est à voir.