L'acteur australien Joel Egderton se lance dans la mise en scène et signe un thriller psychologique non dénué de qualités, mais en jouant la carte du minimalisme, laisse un arrière-goût de "trop peu" au spectateur.
L'idée de vouloir éviter la surenchère est louable, dans ce genre de huis-clos qui s'y prête trop souvent : dans "The gift", on échappe aux séquences vainement horrifiques, aux accès de surnaturel et à la touche d'épouvante.
Le film se veut sérieux et réaliste de bout en bout ; ce qui est source de peur et de tension tient uniquement à l'évolution psychologique des personnages face à une situation qui leur échappe peu à peu.
Le point de départ n'est pas très original, il s'agit d'un jeune couple bien sous tous rapports qui emménage dans une nouvelle maison, et dont la tranquillité et l'intimité se voient progressivement mises à mal par l'intrusion d'un quasi-inconnu, ancien camarade d'école de Monsieur.
Cet homme étrange aime déposer des petits cadeaux devant la porte en l'absence de nos tourtereaux.
L'interprétation est bonne et constitue l'un des atouts du film. Les personnages réagissent de façon subtile aux événements, personne ne succombe à l'hystérie, conformément à l'esprit du récit et à la réalisation d'Edgerton, sobre.
Jason Bateman incarne bien l'ambiguïté du mari, et Rebecca Hall joue à merveille de sa grande taille et de ses cheveux courts pour exister à l'écran.
Quant à Joel Edgerton l'acteur, il campe avec justesse un Gordo à la fois timide et inquiétant.
Au final, ce film DTV ne m'aura pas vraiment embarqué, la faute à une mise en place trop longue et à un rythme très lent, mais peut-être certains seront-ils sensibles à son charme austère et atypique.
Pour ma part, j'ai trouvé "The gift" vraiment trop anecdotique.