Douze quartiers de noblesse donnant le droit d'entrer à cheval dans une église

Voici un des meilleurs exemples de film de cape et d'épée, qualité française ! Jean Marais à la manœuvre… avec son sang – bleu – qui ne fait qu'un tour quand sa dulcinée est menacée.
Jeune (et beau) baron ruiné Jean Marais devient comédien, remplace le Matamore et tombe éperdument amoureux d'une belle ingénue, Geneviève Grad, odieusement convoitée par un méchant jeune duc (pas beau).
Ce qu'il y a de marrant c'est que j'ai dû voir ce film jeune adolescent (il y a une bonne cinquantaine d'années). Eh bien, au bout de tout ce temps, par le miracle du DVD, je prends encore plaisir à voir ce film. Peut-être pas le même plaisir. Un plaisir amusé. Mais un plaisir quand même.
D'abord il y a Jean Marais dont on sait qu'il ne se faisait jamais doubler pour les scènes de cascade et qui est un habitué du genre avec à chaque fois, des répliques cultes "si tu ne viens pas à Lagardère, …" ou bien "si vous m'aviez connu il y a vingt ans" ou bien encore "Capitan, eh bien soit, j'adopte ce nom dérisoire". Le mot panache pourrait bien avoir été inventé pour lui … Il se bat avec panache, il aime avec panache, il séduit et parle avec panache.
Et puis, il y a un contexte où règne quand même un peu de second degré. Ici le casting avec Philippe Noiret (en chef de la troupe), Jean Rochefort (en spadassin) et de De Funès (en Scapin) assurent le service après-vente des actions d'éclat de Jean Marais qui a toujours l'art de tomber dans les pièges tendus par les ennemis. Heureusement les amis veillent.
Bref, un film bien joué, un film qui ne vieillit pas, un film où jeunes et moins jeunes ne s'ennuient pas, tout ça vaut bien 9 étoiles.
Et dire que je n'ai même pas lu le roman de Théophile Gautier ! Ça, c'est une vraie faute que je vais corriger rapidement.