En 1938, lors des fameuses purges ordonnées par Staline dans ses propres rangs, le capitaine Volkonogov sait qu'il fait partie de ceux qui doivent être exécutés, malgré son travail reconnu et respecté. Il va donc s'échapper.
Il est étonnant de se dire qu'un film d'une telle qualité ait mis près de deux ans pour sortir, peut-être est-ce dû à la situation actuelle de la Russie, mais en tout cas, ça faisait longtemps que je n'avais pas été effrayé à ce point. L'histoire est sans doute tirée d'une terrible réalité, où des millions de personnes furent tuées de manière sommaire, mais le film est clairement monté comme un thriller où Volkonogov, joué par Youri Borissov, vit cette fuite comme une mission quasi sacrée, sans trop en révéler.
L'histoire est composée de plusieurs flashbacks qui sont d'une horreur indescriptible, notamment la scène quasi insoutenable où un bourreau exécute 40 personnes par jour d'une balle dans la tête et il demande à un soldat de faire le travail à sa place, ce qui manque de les faire vomir. Ou alors, une torture où un policier doit chanter Plaine, ma plaine avec un masque à gaz sur le visage.
Tout aussi fort que soit le film, j'ai deux petites réserves ; d'une part sur le montage parfois confus où on ne comprend pas tout de suite qu'il s'agit d'un flashback, et d'autre part la mise en scène qui ne donne pas l'impression que ça se passe vraiment en 1938. Sans doute aurait-il fallu travailler l'image plutôt que de donner cette sensation contemporaine, avec néanmoins un travail sur le rouge assez fort, car les membres de cette police politique sont tous habillés de rouge et pour la plupart ont le crâne rasé.
A l'échelle de l'histoire, Le Capitaine Volkonogov s’est échappé s'est déroulé il y a très peu de temps, et le film est là pour dire que ça pourrait revenir si on ne prend pas garde.