Ayant récemment vu son remake de 1995 signé Barbet Schroeder, il était temps pour moi de découvrir la version originale de "Kiss of Death". Soulagement : si la trame générale est proche dans l'idée, les deux films sont assez différents dans leurs déroulés respectifs. Le remake ne m'a donc pas divulgâché la fête.
On suit ainsi l'histoire de Nick, un voleur envoyé en prison avec une lourde peine, étant donné qu'il a refusé de dénoncer ses complices. Néanmoins sa femme se suicide durant son incarcération, notre homme va donc se décider à parler pour revoir ses filles...
Par rapport à son remake, l'intrigue est plus simple (moins de personnages, moins de manipulations), mais bien plus efficacement et adroitement menée. L'ambiance de film noir, avec un noir & blanc bien utilisé, aide aussi à construire une jolie atmosphère dramatique.
Je regrette par contre l'emploi répété d'ellipses ou de hors champs. Plusieurs personnages, comme la femme du héros par exemple, ne seront même pas montrés à l'écran. Ainsi que des situations clés (témoignage du protagoniste). Un peu étrange, peut-être un souci de budget, mais au moins le film ne s'éparpille pas.
Et pour construire l'émotion, le film peut s'appuyer sur un bon Victor Mature. Face à lui, Brian Donlevy en procureur roublard et droit dans ses bottes. Et bien sûr, Richard Widmark en criminel psychopathe. Affublé d'un costume élégant et d'un rire machiavélique récurrent, l'acteur effraie pour son premier rôle au cinéma. Avec en particulier une courte mais mémorable scène impliquant un fauteuil roulant.
Outre-Atlantique, Widmark fut même comparé au Joker de Batman ! Il se murmure que l'acteur appréciait les comics Batman, et se serait en effet inspiré de son célèbre ennemi pour le rôle... Une prestation qui lancera sa carrière au cinéma.