Cas 39 est un film dans la veine des films d'horreurs avec des enfants démoniaques comme la malédiction, qui est devenu une référence du genre.
Ici le réalisateur marche dans les pas de Richard Donner et fait preuve d'un excellent faire savoir en terme de mise en scène, il arrive à nous foutre la trouille avec une gamine en apparence adorable sous tout rapport mais cachant une noirceur des plus effroyables,qui va pousser l'héroïne incarnée par René Zelwegger, dans ces retranchements. Le film échappe au ridicule et grand guignolesque, en montrant avec sobriété, la montée en tension, dans les rapports qui unit cette enfant à une assistance à l'enfance, dévouée dans sa tâche à protéger les enfants.
La grande force de ce film, c'est de faire passer cette enfant au regard innocent, pour un être terrifiant sans tomber dans le cabotinage, et de se jouer de ce décalage pour créer un climat anxiogène, qui se diffuse peu à peu, jusqu’à nous sentir étouffé par cette cohabitation entre cette jeune fille qui parait si innocente et une adulte qui tombe peu à peu dans la paranoïa et la peur et qui comble de l'ironie se retrouve à se défendre d'une enfant qu'elle était censé protéger.
Le film nous captive du début à la fin, plein d'empathie pour l'héroïne, qui apparaît impuissante, vivant un cauchemar inextricable. Le film est passé inaperçu et signe la carrière descendante de René Zelwegger qui avait connu la célébrité grâce à Bridget Jones, mais qui mérite d'être redécouvert pour ceux qui veulent voir un film d'horreur qui n'a pas besoin de gore et de jumpscare pour faire peur.
Au niveau des défauts, on pourrait reprocher le film d’être assez prévisible, il est dans la lignée des Damien et autres films d'enfants monstrueux sous une apparence adorable, et la fin un peu expéditive.