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27 ans après l'adaptation de Browning (et 36 ans après celle plus libre de Murnau), le roman de Bram Stoker bénéficie d'une nouvelle adaptation d'envergure à l'aide du Studio Hammer.


Détrompons nous cependant, il ne s'est pas passé tout ce temps sans qu'il y ait d'autres tentatives sur grand écran. Elles sont simplement passées inaperçues, la figure du vampire n'étant plus vraiment aussi intéressante pour créer l'effroi à une époque où la 2nde Guerre Mondiale bat son plein.

Il faudra ainsi attendre la fin des hostilités et bien plus encore pour que le cinéma Hollywoodien - mais surtout le public - ne s'intéresse à nouveau à l'oeuvre de Stoker et d'autres.


Une période considérée depuis comme un âge d'or du film d'horreur et plus particulièrement de la Hammer, de nombreux monstres mythiques adaptés avant guerre connaissant alors un dépoussiérage souvent couronné de succès avec ce mythique studio.


Et c'est le moins qu'on puisse dire ici, car si l'on compare frontalement cette version de Fisher avec celle de Browning, le constat est flagrant et encore davantage si l'on parvient en plus à recontextualiser l'époque de sortie respective des deux films.


Ça n'est donc pas qu'un grand saut vers l'avenir à l'aide des dernières avancées technologiques (le Technicolor et ses couleurs prononcées sont en total contraste avec le noir et blanc du film de 1931, et le film de Murnau avant lui), mais aussi dans son approche thématique.


Si le film de Browning s'avérait relativement prude eu égard aux moeurs de son époque, l'allégorie de l'appétit sexuel est ici bien plus palpable, attendu que l'on se rappelle des moeurs propres à cette époque-ci.

On sent vraiment que Fisher, Lee et le scénariste Jimmy Sangster ont eu un intérêt commun pour l'oeuvre de Bram Stoker, et ont souhaité l'adapter sous un jour nouveau. L'histoire sacrifie cependant d'autres éléments du roman pour se concentrer essentiellement sur quelques axes et détails.


On aurait envie de trouver le film chiche côté horreur, et pourtant il ne manque pas de cran, se permettant par ailleurs du sang que l'on avait encore rarement vu dans un film de cet acabit (et que le Technicolor sublime au milieu d'une pimpante palette de couleurs), de modestes jumpscares élégants et un Dracula bien plus charmant et effrayant à la fois que la version ô combien plus désuète de Lugosi.


Pour autant, le résultat est quand même assez classique. Se permettant peu de fantasmagories, le film reste ainsi relativement sobre, voire bancal par moments à cause d'un cast et de dialogues qui ne sont pas toujours captivants, et d'une intrigue à laquelle il manque de la consistance, du lore (ou du moins des éléments pour se l'imaginer, notamment sur le plan visuel, chose que Nosferatu faisait si bien avec si peu).


Reboot avant l'heure, il s'affranchit donc du périlleux exercice de réappropriation du roman avec brio à l'aide d'une approche thématique un peu plus solide, un Christopher Lee magnétique quoique très rare, une direction visuelle soignée, mais peine à réellement briller sur le plan narratif, patauge parfois au niveau du rythme à cause d'un cast et de dialogues imparfaits, et manque de réelles fulgurances artistiques.

Chernobill
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le 16 oct. 2024

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