Après avoir lu le roman de Bram Stoker il y a une douzaine d'année et après avoir vu l'adaptation de Coppola, j'avais fais un break du côté de ce mythe. Bien sûr il y eut bien par ci par là quelques films de vampires, mais rien de comparable avec l'histoire de comte aux longues quenottes. Et quand un film est aussi culte que celui ci, on se doit d'y jeter un oeil non ?
Décidée donc à revenir à des films plus anciens, il était grand temps pour moi de me pencher sur les Dracula de la Hammer. Grand temps de voir ce que Christopher Lee avait de si particulier dans le rôle, et de découvrir les films de Fisher.
Mais avant même de commencer, une première crainte m'assaillis : la durée du film. Comment adapter un tel livre en si peu de temps ?
Puis, le générique à peine passé, l'introduction en voix off d'Harker en rajouta une couche : Elle était accompagné du parfum des films prenant de grandes libertés avec l'histoire originelle... (Parfum renforcé tout au long du film et agrémenté de celui du ridicule lié à la géographie du film...)
Poursuivant mon visionnage, j'étais donc sur mes gardes, prête à être déçue, à ne pas y trouver mon compte.
Pourtant, il faut admettre que le film se révèle plutôt bon. Christopher Lee contre Peter Cushing, voilà un duel intéressant d'acteurs talentueux.
Mais avant que le duel ne commence véritablement, le décor est planté et l'atmosphère sombre et froide posée par le décor du château de Dracula. Si l'on rajoute en prime cette petite musique bien solennelle... Assurément le film a vieillit, mais il a du potentiel !
Malheureusement, des acteurs de talents, une bonne musique et de bons décors ne font pas tout.
Si la mise en scène n'est pas mal et si le côté théâtral de Dracula avec sa cape font leur effet, le film passe à côté d'une chose : le suspens. Et avec lui le frisson, l'angoisse du film d'horreur, cette impression qui vous fait remonter les pieds contre vous et vous donne envie de passer un gilet.
Le cauchemar de Dracula va droit au but : le vampire suçotte avant de tuer, et les gentils tentent de l'arrêter à coup de pieux et de crucifix. Il lui manque alors la subtilité. Bien sûr, nous n'avons pas le droit à des effets spéciaux et maquillages grotesques et inutiles comme c'est souvent le cas de nos jours. Mais pourquoi ne pas profiter de ces décors, de cette musique, du costume même de Dracula pour ne pas cultiver un peu plus de mystère ? Tenir le spectateur en haleine et faire monter la pression ! Il eut été si facile de faire de ce film un très bon film en jouant sur le non révélé, sur des jeux d'ombres et de bruissements et sur la prestance et le charisme de Christopher Lee dans son costume si particulier...
Un petit chouillat d'émotions en plus, de tristesse et de crainte aurait changé bien des choses. Car à vrai dire, ce manque de frisson, on le retrouve aussi du côté des personnages. Jonathan morte, Lucie morte, Mina sur le point de suivre, un être maléfique comme on en fait plus, et pas un poil de fébrilité dans le regard. Venant du brave docteur, on peut le comprendre (c'est un brave, il sait ce qu'il fait), mais venant de son nouvel associé... (À vrai dire son majordome paraît plus inquiet à l'idée qu'il se parle à lui même lorsque Van Helsing étudie le journal de son défunt ami).
Mais passons la les critiques négatives.
Le cauchemar de Dracula reste un film très correct qui, s'il oublie de faire vibrer notre trouillomètre intérieur nous offre la possibilité de voir de grands noms du cinéma se battre à mort. Décors, musique et costume leur permette de le faire de manière crédible et nous font en demander davantage.