Le cirque des gnan-gnan disparus
J'adore parler de cinéma avec mes amis, J'aime tant parler de Stalker, d'Il était une fois en Amérique, du dernier Lars von Trier, des dessins animés Ghibli ou encore de ma dernière claque au ciné. Or, mes amis ne connaissent aucun de ces films : "Et toi t'as vu Hooligans ou The Human Centipede ? ... Non ? Ah bah y a un vieux film trop bien sinon c'est "Le cercle de la poésie truc comme ça" ... Tu ne l'as pas vu ? Pfff tu regardes que de la merde de vieux ou des films inconnus tchéco-slovaques toi t'façon." Bref, je ne parle que très rarement de cinéma avec mes amis.
Ras la casquette de tout ça, c'est décidé : Je me lance dans les gros succès que tout le monde a vu, histoire d'avoir un minimum de conversation. Et ce soir c'est partit pour le plus apprécié de ces succès : Le Cercle des Poètes Disparus.
« Carpe Diem : Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain. »
Le point fort de ce film reste bien évidemment sa "philosophie", et son esprit si simpliste qui donne la joie de vivre : Carpe Diem. L'idée de profiter de l'instant est une idée intéressante quoi que crédule qui ne demeure pas moins un sujet fort. Cette idéologie est proposé par Mr.Keating, professeur de poésie dont nous rêverons tous de suivre les cours avec ses méthodes éducatives si cool. Ce prof' c'est Robin Williams, qui nous livre, une fois de plus, une prestation magistrale, en tant qu'amoureux des vers (pas les bêbêtes) et prof de... la vie finalement. Cette oeuvre est une très bonne réflexion sur notre vie.
Les ados quant à eux, s'en sortent pas trop mal, mais dont les interprétations paraissent nazes à côté de notre grand acteur.
« Dès qu'un sentiment s'exagère, la faculté de raisonner disparaît. »
En effet, ce film avait beau prévoir des qualités indéniables, ce film regorge de défauts qui nuisent à sa crédibilité. D'une part, les protagonistes ont beau être attachants, ils n'en demeurent pas moins caricaturaux. Par exemple, Todd a beau disposé de notes fabuleuses, son père refuse catégoriquement toute forme d'activités extra-scolaires, que ce soit la presse ou le théâtre. Du coup chaque dialogue entre eux deviennent insensés et débiles. Également , le semblant de romance ridicule entre un élève et la blonde Chris est tout simplement abominable. En fait, tout ce qui touche à l'amour est cliché : Le fait que le cercle des poètes disparus rende les femmes folles d'amour, c'est abusé, non ? Le fait que lire un poème change toute la donne, abusé aussi ? Ça devient vite "Le cirque des gnan-gnan disparus".
Ce film est au final génial pour le sujet qu'il traite, carrément naïf mais qui tient à cœur. En revanche, il reste un petit gâchis par la réalisation et le côté "fleur bleue" un peu ringard. Cependant, c'est très plaisant et on ne s'ennuie pas une seule seconde en suivant ces chenapans fils de riches dans leur péripéties shakespeariennes dans le monde de la poésie bisounours.
A noté que la fin est trop facile, un peu saugrenu et incompréhensible pour cet acte idiot, qui ne laisse qu'un profond mépris pour la mise en scène mais qui sera rattrapé sur cette terrible injustice finalement nécessaire et qui refera un flop avec ce coup de "je monte sur les tables" exaspérants.
Un grand film qui parlera à tous, qui donne le sourire, la joie de vivre, qui ne mérite peut-être pas tous ses éloges certes, mais qui donne l'envie de se prendre en main, et de savourer chaque instants tout en préparant notre futur. Un savoureux moment en définitive, mais... en V.O seulement !
Je le dirai jamais assez : Jamais faire confiance à un rouquin.
