Après le Corniaud et la Grande vadrouille, Gérard Oury a mis 2 ans pour écrire et monter ce film qu'il ne voulait absolument pas semblable à ces 2 précédents. A partir d'un scénario imaginatif qui s'inspire du fameux vol du train postal Glasgow-Londres, il signe une comédie policière très plaisante qui n'atteint pas le niveau comique de la Grande vadrouille et même du Corniaud, mais qui reste un des très bons films français de cette époque, de la comédie française de qualité, cent fois meilleure que les farces pleines de balourdises et de vulgarité qu'on voit aujourd'hui. C'est le plus gros budget d'Oury à l'époque, rendu possible grâce au succès de la Grande vadrouille 2 ans plus tôt, avec de gros moyens, dont le concours de la SNCF, le paquebot France mobilisé dans le port du Havre (alors qu'il est en cale sèche), et une réplique de 13,5 m de la statue de la Liberté en contreplaqué.
Cependant, les recettes sont à peu près les mêmes : un gros budget, un duo vedette, de l'action et des gags, auxquels se joint le plaisir de voir le très british David Niven dans un film français, sans oublier Eli Wallach. Tout ceci est rendu possible grâce à la co-production avec l'Italie (la société de Dino De Laurentiis) et la Paramount.
Ce qui est intéressant, c'est d'opposer de petits margoulins français et débrouillards à un brillant escroc britannique disposant de moyens conséquents et d'une équipe de spécialistes ; en gros, les minables contre le génie. Pour faire oublier ses 2 films précédents, Oury utilise encore Bourvil, mais lui adjoint Belmondo pour donner plus de tonus, chacun jouant dans leur registre et se complétant parfaitement ; Belmondo est énergique et virevoltant tel qu'il l'a montré dans L'Homme de Rio, tandis que Bourvil est l'éternel acolyte attachant par sa naïveté. Du coup, il y a un peu moins de folie comique et plus d'action et de cascades, agrémentées par la musique de Georges Delerue, dont la chanson "The Brain" interprétée par le groupe American Breed, finit par trotter dans la tête. La partie dessin animé qui montre le plan de braquage du train, est également une bonne idée.
Malgré tous ces éléments, les recettes seront inférieures aux 2 précédents succès de Gérard Oury, de plus, il a peut-être moins bien passé les années à cause de son sujet moins intemporel, mais ce n'est pas bien grave, le plaisir procuré par ce film m'enchante toujours autant.

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le 26 août 2017

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Ugly

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