L'auteur de Brendan et le Secret de Kells revient nous émerveiller avec une nouvelle histoire féérique inspirée des légendes celtiques de son Irlande natale. Situé dans une époque plus moderne (les années 80), son nouveau film se penche désormais sur l'épopée d'un jeune garçon et de sa sœur, orphelins et élevés par leur père dans un phare, partis en ville chez leur grand-mère pour éviter toute nouvelle catastrophe liée aux dangers de vivre près de la côte.
Mais les racines magiques de la petite fille vont ressurgir et forcer les deux enfants à vivre une aventure hors du commun... Basé sur les légendes des selkies (femmes pouvant se transformer en phoques lorsqu'elles enfilent les peaux des bêtes), des sidhes (le peuple féérique de la forêt) et d'autres créatures mythologiques gaéliennes, Le Chant de la Mer est une œuvre incroyablement poétique où tout le talent reconnaissable de Tomm Moore fait ici des merveilles.
Les mirettes sont régalées tandis que les cœurs des plus sensibles fondront face à une histoire enchantée à la fois triste et enjouée où prônent la perte d'êtres chers, la responsabilité et le courage. Des sujets forts et sérieux pour un long-métrage d'animation où le manque d'humour est remplacé par des moments de tendresse insoupçonnés et délectables, le tout servi par l'immense animation de Moore et son talent pour proposer des graphismes uniques inspirés par les enluminures.
Outre le duo d'enfants Ben et Maïna, nous faisons face à une galerie de personnages inoubliables tels que Cú le fidèle Bobtail des enfants, les trois sidhes de la forêt, facétieux et rigolos, le Grand Chanaki et sa barbe dont chaque cheveu contient une histoire ou légende ou encore Macha la sorcière-hibou qui n'est pas sans rappeler la sorcière Yubaba du Voyage de Chihiro sous bien des aspects.
Palpitant, bien rythmé, visuellement époustouflant et à la musique résonnant encore comme une douce berceuse dans nos oreilles, Le Chant de la Mer est une prouesse, un chef-d'œuvre animation qui prouve que la 2D n'est pas morte et qu'elle n'a besoin que de réalisateurs au génie artistique démesuré pour exister.