Difficile de passer à côté de ce réalisateur à la patte si tranchée et si rafraichissante.
Découvert avec le très correct "Wolfwalkers", je n'ai fait le rapprochement qu'une fois le DVD lancé.
Même courbe, même aplat dans le dessin et même thématique abordé, pas de doute possible.
Et j'ai pris une gentille claque.
Tout, dans ce film d'animation, est mieux maitrisé que dans "Wolfwalkers". C'est peut-être l'univers qui veut ça, mais je n 'en suis pas si sûr car j'étais plutôt friand de l'époque moyenâgeuse.
Alors quoi ?
Je pense que dans son ensemble, le récit est mieux maitrisé, plus juste.
"Le chant de la mer" se déguste comme un comte, mais en gardant les pieds bien ancrés dans une réalité assez triste.
Le dessin nous émerveille et les enfants se régale. En tant qu'adulte, on comprend vite le côté désincarné et morne de la ville, là où la mer resplendit par ses visuels et son aura.
On suit alors le voyage et les péripéties d'un frère et de sa sœur qui cherchent à revenir là où ils se sentent bien, mais surtout unis-en tant que famille. C'est un voyage, une recherche, mais surtout des images de la façon dont il est possible de traverser un deuil. Car pour chaque protagoniste correspond une manière de réagir et d'avancer. Toute l'histoire est empreint d'histoires de deuil, mais de manière subtile. Les fils de l'histoire s'emmêlent et se démêlent doucement pour finir sur une fin qui m'a clairement fait lâcher ma petite larme. Elle est d'une douceur et d'une mélancolie incroyables.
Bref, c'est un petit bijou vraiment rafraichissant.
Et petit plus, la musique de Bruno Coulais colle ici vraiment mieux au sujet. Elle souligne plus le côté enfantin et simple de la vision de nos petits héros. Le tout avec cette pointe de magie qui lui va si bien.