Comme tout le monde ou presque, j'ai envie de me réjouir de la capacité du cinéma français à développer ce genre de projet ambitieux et inhabituels, en l'occurrence un film de sous-marin qui se tient.
Après, il subsiste néanmoins un certain nombre de bémols, dont le principal reste à mes yeux de ne pas être parvenu à me captiver véritablement. Dans le cas contraire, j'aurais davantage fermé les yeux sur les autres défauts.
En premier lieu, la dimension pro-militaire du "Chant du loup", qui n'est pas illogique, le film ayant bénéficié du concours de l'Armée française. Nos braves soldats sont tous des héros en puissance, prêts à se sacrifier à chaque instant, parti-pris qui peut certes se défendre dans le contexte actuel de terrorisme international.
D'autre part, on pourra tiquer devant certaines facilités du scénario, qui contrastent avec le souci général de réalisme de la part du réalisateur Abel Lanzac (alias Antonin Baudry, ancien diplomate de métier, mais aussi scénariste de "Quai d'Orsay").
Enfin, l'interprétation n'est pas toujours à la hauteur, malgré un casting bankable : si Reda Kateb tient son rang, on a du mal à imaginer François Civil et surtout Omar Sy en militaires de carrière, ce dernier proposant toujours le même type de jeu quel que soit le rôle.
Quant à Mathieu Kassovitz, beaucoup ont souligné sa tendance à cabotiner, même si pour ma part son personnage de vieux loup de mer aux punchlines viriles m'aura beaucoup amusé.
Aucune faiblesse totalement rédhibitoire à déplorer donc, mais une somme de petites carences qui m'empêchent de m'enthousiasmer autant que la majorité. Sans doute aussi parce que le film de sous-marin n'est pas en soi un genre qui me fait grimper aux rideaux.
Ceci étant, le ressenti global face au "Chant du loup" reste positif, Abel Lanzac parvenant à proposer un divertissement immersif et plaisant, grâce à un scénario plutôt malin qui combine une trame géopolitique sérieuse et une pointe d'anticipation.
Et aussi grâce à un travail remarquable sur le son, évidemment.