Un film de sous-marin FRANÇAIS ? J'avoue que lorsque j'ai fait connaissance du projet, malgré une bande-annonce ne m'ayant qu'à moitié convaincu, j'ai été pas mal intrigué, surtout au vu d'un casting séduisant mais pas franchement habitué à ce genre de productions. D'ailleurs, si j'avais su avant de rentrer dans la salle que le réalisateur était l'auteur de la bande-dessinée « Quai d'Orsay », ayant un parcours pour le moins étonnant (et notamment spécialiste de politique étrangère), l'aspect OFNI eut été total. Et en définitive, j'en suis sorti plutôt séduit. On pourra trouver cette « histoire d'amour » un peu rajoutée, globalement, que ce soit dans le scénario et surtout la mise en scène, ça se tient et pas qu'un peu.
Voir une telle maîtrise de la part d'un novice pour créer un décor à la fois mystérieux et inquiétant, jouer du hors-champ, savoir créer une réelle montée en puissance niveau suspense, offrant un vrai spectacle sans pour autant multiplier les scènes d'action, c'est fort. On y croit, que ce soit le contexte géopolitique ou son développement, Antonin Baudry optant pour un traitement réaliste, s'appuyant sur quelques belles trouvailles, dont la première est de donner le premier rôle à une « oreille d'or » : je pense même que c'est la première fois dans l'Histoire du cinéma que c'est le cas. Dommage qu'on soit à certaines reprises dans le noir concernant l'aspect technique du vaisseau, le scénario m'ayant paru parfois trop complexe, si bien que j'avais du mal à comprendre qui était où et qui faisait quoi, notamment.
Mais bon, pouvoir se frotter aux références américaines du genre sans avoir à baisser les yeux, au contraire, c'est la preuve d'un sacré travail visuel et d'écriture, car malgré les quelques regrets évoqués précédemment, avoir su construire un récit avec cette densité, cette angoisse sourde tout en restant relativement imprévisible jusqu'au bout, c'est fort, à l'image de l'exceptionnel travail réalisé sur le son, immersif comme on a rarement l'occasion de le vivre. Bref, vous l'aurez compris, me concernant, « Le Chant du loup » (beau titre, au passage), c'est un grand « oui ».