Dario Argento poursuit sa série de giallos "animaliers"... qui n'en a ici en fait que le nom. Le "Chat à Neuf Queues" (nom d'un instrument de torture dérivé du fouet) évoque ici en fait la multitude de pistes dans une sinistre affaire de meurtre. Affaire qui occupe une police dépassée (comme souvent dans les giallos), un journaliste intrépide, et un ancien journaliste devenu aveugle.
Ce film n'est clairement pas le meilleur de son réalisateur, avec une intrigue à la cohérence avouons-le assez limitée. En effet, plutôt que de construire une trame policière rigoureuse, l'enquête fourmille de piste pour noyer le spectateur de suspects... et l'assassin de victimes ! Car il y a ce gimmick (à moitié drôle à force) où dès qu'un personnage découvre le nom du tueur, il ne peut s'empêcher de le garder pour lui... pour évidemment finir brutalement tué à son tour...
Mais sur la forme, c'est très soigné. Des séquences de meurtres justement très maîtrisées, sanglantes et baroques. Des moments de suspens très bien gérés, même avec un objet aussi anodin qu'un verre de lait. Un travail de montage assez astucieux, mélangeant des séquences pour les relier, ou injectant ses fameux gros plans organique sur un oeil inquiétant.
Et la jolie musique d'Ennio Morricone. Sans compter des acteurs plutôt bons. Malheureusement, Karl Malden, très convaincant en aveugle vieillissant qui en a encore sous le capot, est finalement peu utilisé (quoique sa cécité serve à plusieurs reprises dans le récit). James Franciscus (le professeurs Hammond dans "La Classe Américaine" !) est quant à lui assez charismatique en journaliste déterminé. Quelques belles gueules à leurs côté, dont Horst Frank, connu dans nos contrées pour son rôle dans "Les Tontons Flingueurs" !
A noter que Dario Argento a révélé être un peu déçu du film, qu'il trouve trop américain (la faute aux deux acteurs précités ?). "Il gatto a nove code" n'en demeure pas moins un giallo très plaisant, tout à fait divertissant et prenant au tripe malgré les faiblesses de son intrigue.